L’Esport en réalité virtuelle, immersion dans une nouvelle dimension

À mi-chemin entre le jeu vidéo et le laser game, le concept EVA (Esports Virtual Arenas), développé par une start-up française, attire autant les gamers historiques que les sportifs aguerris. Nous avons testé cette petite révolution technologique.

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Sur le parking de la salle EVA d’Evreux, il n’y a plus une seule de place de libre. Le premier signe de l’engouement suscité par ce jeu de réalité virtuelle qui a débarqué dans l’Eure il y a un an et demi.

Nous rejoignons les membres de l’équipe d’Obsidium, des pionniers de l’Esport virtuel en arène. Ils nous ont donné rendez-vous sur l’un de leurs terrains de jeu de prédilection. "On est une association qui regroupe des dizaines de joueurs venus de Rouen, d’Evreux et d’Amiens".

Le jeu n’a que quelques années d'existence mais ils sont déjà organisés comme un véritable club de sport. Président, entraîneur, team manager et joueurs nous expliquent avec enthousiasme le déroulement d’une partie.

"C'est comparable aux appuis du tennis et du volley-ball"

"C’est un jeu du style FPS (First Person Shooter) comme Call of Duty ou Doom. Là, les joueurs de l’équipe s’échauffent, avant on a fait un long briefing tactique, ils vont jouer une session de 40 minutes et après tu pourras essayer", détaille le président Yohan Letrouit, un inconditionnel de cet univers et qui sera mon guide dans cette expérience immersive.

EVA propose des jeux du style FPS (First Person Shooter) © EVA.GG / France Télévisions

"Tu es le personnage de ton jeu vidéo ! Avec des partenaires, qui sont avec toi dans l’arène, tu dois aller capturer un point de la carte face à tes adversaires qui sont aussi dans l’arène".

Quand je lui demande pourquoi il a lâché sa manette et quitté son salon pour venir jouer dans ces grands hangars, Yohan m’explique qu’il est un ancien cycliste de bon niveau qui a toujours adoré les jeux vidéo. "Ici tu réunis les 2 plaisirs, il faut courir, se baisser… Il y a vraiment une dimension physique avec des appuis un peu comparables à ce qu’on retrouve dans le tennis ou le volley-ball. Le mieux c’est que tu testes !"

Une fois le casque virtuel sur la tête, la déconnexion au réel est totale et les 500 m2 de l’arène se transforment en un immense décor ultra-réaliste.

Les premières minutes sont à la fois fascinantes et perturbantes, il faut intégrer que les personnages que je croise sont bien mes partenaires de jeu et que je dois les éviter pour ne pas les percuter. En revanche les décors sont virtuels et si je tente de m’appuyer dessus tel un sniper je perds l’équilibre. Le casque retransmet également l’univers sonore et permet de communiquer avec ses partenaires.

Bref, tout est réuni pour que l’immersion dans cet univers parallèle soit convaincante et que l’effort physique soit conséquent.

Le site d'Evreux dispose de 2 arènes de 500 m2 © Félix Bollez / France Télévisions

"On a joué en mode loisir, mais tu imagines que s’il y a un vrai objectif, tu dois te déplacer rapidement, tu dois calculer tes mouvements, il y a des changements d’appuis qui ne sont pas prévus. Je pense que tu as pressenti le côté sportif de la pratique."

Un jeu organisé et médiatisé comme une compétition sportive

Des sportifs avec leurs lots de compétitions. L’équipe d’Evreux a même récemment intégré la Ligue 2 du championnat EVA. Fabian Janson a fait partie de cette aventure. Il pratique depuis 15 ans le handball mais il considère que les émotions procurées par l’EVA sont plus intenses que sur les terrains de sport.

J’ai toujours vécu entre le sport et les jeux vidéo, quand tu réunis les deux d’un coup et que tu gagnes un match... C’est une explosion de joie indescriptible ! En plus c’est nouveau et on fait partie maintenant des 18 meilleures équipes de France !

Fabian Janson, joueur d'Obsidium Evreux

Avec ses entraîneurs, ses commentateurs, ses streamings en live sur Twitch et ses supporters le concept prend de l’ampleur. Grâce à leur association Obsidium, les Normands fonctionnent comme une écurie sportive qui assure de A à Z l’encadrement de dizaines de joueurs en France.

"On l’a pensé comme un club et un centre de formation. Quand les joueurs nous rejoignent, ils ne s’occupent que du jeu et on gère toute la logistique autour des entraînements et de la compétition", explique Grégoire Nicco le team manager d’Obsidium.

Certains joueurs ambitionnent même de devenir professionnels et de pouvoir vivre de l’EVA mais avant ça ils viseront la Ligue 1 pour propulser l’équipe d’Evreux dans le top 10 Français.

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