Deux établissements hospitaliers de la région sont épinglés cette semaine par la chambre régionale des comptes pour leur mauvaise situation financière.
Dans son rapport rendu public le 16 juin dernier, la chambre régionale des comptes pointe du doigt la gestion du centre hospitalier d’Alençon Mamers sur la période 2011-2016. "Les résultats comptables affichent un déficit sur toute la période 2011-2015 et une marge brute insuffisante, bien en dessous des 8 % qui est communément admise pour les établissements de santé", indique-t-elle. La dette de l'établissement s'élève aujourd'hui à 11,2 millions d'euros.
Et dans ce contexte de "situation financière dégradée", la chambre régionale des comptes ne manque pas de remarquer que 3,4 millions d'euros on été dépensés en frais d'études et en pure perte puisque le projet de restructuration de l'établissement qui avait motivé cette dépense a été abandonné. Des problèmes de gestion au sein des pôles et des services sont également relevés.
Des médecins intérimaires trop chers ?
Mais ce qui pèse sur les comptes c’est surtout le recours aux médecins intérimaires. L’hôpital les rémunère entre 1000 et 1400 euros par jour, contre 400 euros pour un slaruié effctuant le même travail. Alençon souffre à la fois de la désertification médicale et du vieillissement de la population. Résultat : pour pallier le manque de médecin, entre 2014 et 2015, les dépenses ont explosé (3,2 millions d'euros en 2014, 4,7 millions d'euros en 2015 en frais d'intérim). La situation a notamment été critique aux urgences, un service submergé par le nombre de patients et dont les personnels ont mené une grève de 73 jours à la fin de l'année 2016.Depuis, un nouveau directeur a pris la tête de l'établissement. Il a fait de sa rénovation (notamment celle du bloc opératoire construit il y a 24 ans) sa priorité. Il devra aussi attirer de nouveaux médecins et adopter un projet d'établissement avant l'été 2019. Mais pour celà, il faudra de l'argent ainsi que le soutien de l'agence Régionale de Santé et du ministère de la santé.
Contactés par notre équipe, la direction et les syndicats n'ont pas souhaité communiquer ce mercredi sur ce rapport. La CGT prévoit de s'exprimer sur le sujet mardi prochain.