La campagne de vaccination contre la Covid 19 a débuté lundi 4 janvier en Normandie. Les professionnels de santé volontaires du CHU de Rouen ont été les premiers à se lancer, avant les EHPAD. Retour en images sur cette première semaine de vaccination.
Lundi 4 janvier : lancement de la campagne de vaccination
Les premières injections se sont faites au CHU de Rouen sur des professionnels de santé volontaires, âgés plus de 50 ans ou à risque de forme grave. L'objectif : effectuer plusieurs centaines de vaccinations par jour.
Le centre hospitalier fait partie des 5 établissements pivots avec le CHU de Caen, le Centre Hospitalier Inter Communal Alençon-Mammers, le Centre Hospitalier Eure-Seine, le Centre Hospitalier Mémorial France Etats-Unis de Saint-Lô.
Au CHU de Rouen, 2 431 salariés de plus de 50 ans ont été identifiés sur les 10 000 de l'hôpital. La directrice et le chef de service pneumologie, Luc Thiberville, figurent parmi les premiers vaccinés. "Quand on va au combat, mieux vaut protéger les combattants en premier", explique le docteur.
Le CHU de Rouen a reçu dans un premier temps 3 000 doses du vaccin Pfizer qui permettront de vacciner 1 500 personnes.
Mardi 5 janvier : début des vaccinations dans les Ehpad
Au lendemain du début de la campagne, c'est au tour d'un Ehpad dépendant du CHU de Rouen de se lancer. Les premiers pensionnaires volontaires de la Maison de retraite Boucicaut, à Mont-Saint-Aignan, se sont fait vacciner sous les yeux des caméras. Les résidents et leurs familles ont été informés sur le protocole. Sur 137 personnes, seules deux ont refusé.
"Je trouve qu'ils nous bassinent avec le vaccin. Ils feraient mieux de moins parler et d'être un peu plus efficaces", plaisante Jocelyne Baudouin, ancienne infirmière de 77 ans.
Pendant ce temps, à la Métropole de Rouen, le président Nicolas Mayer-Rossignol commente la campagne de vaccination contre la Covid lancée par le gouvernement.
Il faut vacciner plus vite et plus fort !
Faisant état de son expérience au début des années 2000 à l'agence européenne du médicament, le président de la Métropole estime que la France doit et peut faire aussi bien que les autres pays européens. Sur le plan local, il regrette ne pas avoir été associé à la campagne de vaccination et déplore que les services de l'Etat ne travaillent pas en concertation avec les collectivités locales.
Mercredi 6 janvier : les vaccins arrivent aux CHU de Caen, Alençon et Saint-Lô
La liste des lieux de vaccination s'allonge en Normandie. Après le CHU de Rouen et quelques EHPAD en début de semaine, c'est au tour des hôpitaux de Caen, Alençon et Saint-Lô. Les premières doses ont été injectées au personnel prioritaire, environ 250 volontaires.
En tout, 5 000 personnes ont été identifiées dans le Calvados. S'ajoutent à cela 300 sapeurs-pompiers et 8 000 résidents d'Ehpad, ainsi que les personnes qui travaillent dans ces types d'établissements.
Les doses de vaccins sont conservées dans la pharmacie du CHU, plus précisément dans un congélateur puisque le vaccin doit être conservé à -80 degrés. Avant d'être redistrsitibuées aux centres de vaccination du département, les doses doivent suivre une remontée en températures très précise.
Les vaccins peuvent être utilisés après une conservation entre 2 et 8 degrés pendant une durée de cinq jours.
- Jeudi 7 janvier : Hervé Morin souhaite acheter des vaccins Covid-19
Hervé Morin, le Président de la Région Normandie a annoncé discuter avec des laboratoires pour acheter "ses propres vaccins" et mener une campagne régionale de vaccination au plus près des gens, pour "que ceux qui veulent aller bosser vaccinés puissent le faire".
Je propose d'acheter des vaccins pour ceux qui ne sont pas prévus dans les listes prioritaires. Cela va demander quelques semaines, le temps que d'autres vaccins arrivent et qu'on change de modèle. Mais c'est possible.Hervé Morin, ce 6 février dans le 19/20 de France 3 Normandie
Thomas Deroche, le directeur de l'Agence Régionale de Santé-Normandie (service lié au ministère de la Santé) a réagi à cette annonce du Président Morin, en ne refusant pas, en bloc l'idée. Tout en précisant qu'il n'en voit pas vraiment l'utilité. Ce qu'il attend des collectivités, c'est avant tout une aide pour faciliter la logistique. "On est dans une démarche de démultiplication dans les prochaines semaines. On a un nombre de dose considérable, on a besoin de l'aide de tous pour vacciner."
Pendant ce temps au CHU de Rouen, un centre opérationnel est maintenant disponible 7/7j. 450 personnes pourront s'y faire vacciner quotidiennement. Le centre est ouvert aux professionnels de santé, aux sapeurs-pompiers, aides et infirmières à domicile. Sont prioritaires les plus de 50 ans et les personnes présentant un facteur de comorbidité.
Vendredi 8 janvier : "Pas de négociations avec les régions"
Nous avons appelé 6 labos avec lesquels l'Europe a des contrats, mais aucun ne confirme ces négociations. Bien au contraire, le principal laboratoire Pfizer indique qu'il ne "contractualise qu'avec des Etats et aucune commande qui provient d'entreprises, collectivités ou particuliers ne sont considérées."
Le laboratoire Delpharm, cité par Hervé Morin, qui fabriquera le vaccin Pfizer en France, précise qu'il ne négocie pas avec des régions.
Pas de négociations avec les régions donc, puisque c'est l'Etat qui se charge des vaccins. C'est d'ailleurs prévu dans un décret : "Les vaccins sont achetés par l'Agence nationale de santé publique".
"50 000 Normands vaccinés d'ici fin janvier"
La semaine prochaine, la campagne de vaccination s'étendra à l'ensemble des USLD (Unités de soins de longue durée) de la région. Les personnes âgées qui ne sont pas en Ehpad pourront se faire vacciner d'ici à la fin du mois de janvier dans des lieux de vaccinations. D'abord les plus de 75 ans, puis les plus de 65 ans. Ces personnes seront appelées à se rendre dans les centres de vaccination par l'assurance-maladie.
Selon le Docteur Benoît Cottrelle, Responsable du pôle veille et sécurité sanitaire à l'ARS de Normandie, "50 000 Normands devraient être vaccinés d'ici fin janvier".