Assassinat de Camille: 30 ans pour Constance

La Cour d'Assises de Seine-Maritime a aussi condamné Charles, poursuivi pour complicité , à 10 ans de prison

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Meurtre de Camille: les enjeux du procès

Lundi s'ouvre devant la Cour d'Assises de Seine Maritime le procès de la mort d'une lycéenne en 2009 à Rouen. Dans le box des accusés, une jeune fille de 20 ans poursuivie pour assassinat . La victime était son amie de lycée, une rivalité amoureuse serait lacause du drame.

Les jurés ont délibéré jeudi pendant 5 heures et demie. Ils ont déclaré Constance, 21 ans responsable d'assassinat de son amie du lycée en janvier 2009 à Rouen. Ils jugent Charles, 23 ans responsable de complicité. Les accusés ont 10 jours pour faire appel.

Jeudi 15 décembre

30 ans de prison ont été prononcés contre Constance avec un suivi socio-judiciaire de 8 ans. Pour Charles, 10 ans de prison ont été prononcés. Constance était abattue à l'énoncé du verdict, Charles soulagé.

A la fin du procès, les amis de Camille nombreux dans la salle ont entouré sa famille. Puis, les parents de l'accusée,  eux aussi très éprouvés, sont allés saluer longuement la famille de la victime.

L'avocat général avait requis une peine de 30 ans de prison à l'encontre de Constance assortie d'une peine de sûreté de 15 ans et d'un suivi socio-judiciaire, pour assassinat. Il avait requis envers Charles, accusé de complicité d'assassinat, une peine de 18 ans de prison assortie d'un suivi socio-judiciaire de 5 ans.

Retour sur la journée:

Me Noël a plaidé l'acquittement pour Charles. Il a alors cité le cas de l'affaire Patrick Dils où les aveux avaient été extorqués.

Maitre Sevestre-Bédard l'avocate de Constance réfute la préméditation. Pour elle, il n'y avait pas de "plan en marche". "Elle était en pleine confusion, il n'y avait pas de réflexion".

 Elle a plaidé "le trouble mental" de Constance déclarant qu'au moment des faits, son "discernement était altéré, qu'elle n'avait pas son libre-arbitre". Elle a rappelé qu'à l'époque il y avait pour Constance, une "Constance Noire, une Constance blanche", une "dépersonnalisation" en fait. Elle a demandé aux jurés de réduire la peine de sécurité.

Les jurés sont en train de délibérer.

Ce matin, la famille de Camille a pris la parole. Le frère de Camille l'a décrite comme une "étoile filante". "Elle me manque tous le jours", a-t-il dit. Pendant ce temps était projetée sur les écrans la photo de Camille, une jolie jeune fille souriante. Puis Charles et Constance ont parlé une dernière fois. A nouveau des pardons. Et Constance a déclaré "j'ai détruit trois familles, je dois payer pour ce que j'ai fait".

L'avocat des parties civiles, Maitre Mahiu, a rappelé devant les jurés "le martyre de Camille", "un torture pour la famille tous les jours". Il a souligné selon lui à quel point les deux accusés tentaient d'échapper aux faits, à la préméditation pour Constance et à la complicité pour Charles.  Charles qu'il décrit comme le "complice abject qui va faire le travail nécessaire", le "ponce pilate de l'histoire".

Me Mahiu a décrit "la froideur d'exécution extraordinaire des deux". Puis il a mis en avant ce détail terrible, "pendant que Constance tuait Camille, elle a pris son portable pour envoyer des SMS à sa mère". Un SMS qui disait "je ne vais pas en cours, je vais au cinéma".

Les reportages (Sylvie Callier- Stéphane L'Hôte-Jérôme Bègue):

<< Le verdict

<< Les réquisitions

<< Les accusés à la barre

<< La chronologie de la journée du crime

<< Deuxième journée: l'examen des faits

<< La première journée d'audience

<< Le rappel des faits

Mercredi 14: la parole aux accusés

La parole était aujourd'hui aux accusés. Ce matin après une heure de témoignage, Constance a fait un début de malaise. L'audience a été suspendue. Finalement le procès a repris en milieu d'après-midi. La présidente a d'abord rappelé Charles. Le jeune homme de 23 ans, 1 mètre 95 et frêle, se perd dans ses vêtements. Il retrace cette terrible journée du 8 janvier 2009 où Camille a été tuée de 200 coups de couteau et de marteau.

Entre 12h28 et 13h32, Constance et lui ont huit communications téléphoniques "Constance était nerveuse, elle pleurait, elle me demandait de venir très rapidement". Charles arrive chez Constance, il la trouve dans la cuisine, "très excitée" agitant "les bras dans tous les sens", "du sang sur le visage" et "un marteau à la main". De la musique métal resonne dans la maison. Il déclare qu'il veut appeler le SAMU mais "Constance m'attrape le poignet et elle me dit de ne pas le faire". Il voit Camille gisant dans le couloir et apperçoit ses pieds "glisser", il dit alors prendre "machinalement" le  balai et commence à nettoyer.

Mais "vous ne posez pas de questions ?" demande la présidente. "Non je ne voulais pas savoir, j'étais déconnecté de la réalité". Puis ne supportant pas l'odeur et la vue du sang, il sort dit-il, fumer une cigarrette, le portable dans la poche. Il entend des cris "je sais que Constance était en train de faire du mal à Camille" déclare le jeune homme.

Mais "là pourquoi vous n'appelez pas les secours ?" insiste la présidente. "Je ne sais pas, je ne sais", répète Charles. "J'avais très peur".

L'accusé entre à nouveau dans la maison. Il apporte un drap comme le lui demande Constance. Constance qui selon lui s'apprête à donner un "coup de marteau" au corps de Camille. "C'est à ce moment que je me réfugie dans les toilettes, je vomis et je tire la chasse de nombreuses fois pour ne plus entendre les cris", narre Charles.

Puis, il aide Constance à cacher les rames dans la chambre et à transporter le corps de Camille dans ladite chambre. "J'étais trop faible tout au long de cet après-midi. Trop faible pour dire non à Constance. Je suis lâche. Pardon". Voilà les mots de Charles.

Complice d'assassinat ?

C'est toute la question du procès en ce qui concerne Charles. Dans ses premières auditions. Charles a raconté l'épsiode suivant, un épisode clé pour sa condamnation. Quand il ressort des toilettes, il aide Constance à transporter le corps de Camille, il voit la poitrine de cette dernière bouger sur le seuil de la chambre. Constance lui demande alors de lui amener couteaux et marteau. Ce qu'il déclare dans un premier temps faire. Depuis il est revenu sur ces propos, "ces déclarations sont fausses, j'étais à bout de force", a-t-il affirmé et il a ajouté "la vérité c'est que je n'ai pas ramerné les armes à Constance".

Les excuses de Constance

Ce matin, Constance a été appelée pour la première fois à prendre la parole. La présidente s'est adressée à elle en lui demandant de "faire un effort de sincérité", précisant que la famille de Camille avait besoin de comprendre ce qui s'était vraiment passé ce jour-là.

Constance a d'abord demandé pardon aux parents et au frère de Camille. Elle a rappelé qu'à l'époque dans sa "tête tout n'était pas cohérent", qu'"elle perdait pied". "Je me battais avec moi-même, j'ai toujours trouvé refuge dans la souffrance" Mais pourquoi tuer ma meilleure amie ? (...) c'est la seule personne qui me comprenait, je luis dois beaucoup". Préparant sa défense, elle a jouté "je n'étais pas moi-même, comment j'aurai pu porter des coups volontairement ?". On rappelle que si Constance reconnait le meurtre, elle nie la préméditation.

Et pourtant, selon Charles, Constance lui aurait fait part de nombreuses fois de son intention de tuer Camille. La veille du crime, elle lui aurait même montré le couteau utilisé dans cet assassinat.

Mardi 13: l'examen des faits

Mardi 13 décembre

Après l'étude des personnalités lundi, mardi la cour a examiné les faits. Une journée qui a permis de retracer le fil de ce 8 janvier 2009.

Les médecins légistes étaient appelés à la barre cet après-midi. Ils ont fait état de la grossesse de Camille. Cette dernière était enceinte de cinq à sept semaines. Il semblerait que la jeune femme était au courant. Constance le savait-elle ? Est-ce un élément déclencheur dans ce crime ? Des questions qui restent à ce niveau du procès encore en suspens.

Ce matin, les  enquêteurs ont témoigné pour décrire la scène crime.  Les parents de Camille ont alors quitté la salle.

Les parents de Camille, son frère accompagnés d'une psychologue

Les couteaux Laguiole et le marteau de bijoutier qui ont servi à tuer Camille, ont été montrés aux jurés. Les photos du corps supplicié de la victime ont été projetées. En pleurs, une dizaine de personnes sont parties. Des clichés difficilement soutenables. Les deux accusés sont restés têtes baissées dans le box.  Constance a laissé échapper des larmes.

Une chronologie qui se met en place

Les deux camarades sortaient de cours ets e sont rendus chez Constance. Une dispute a éclaté à midi dans la cuisine, une gifle serait partie, puis des coups. Le calvaire de Camille aurait eu lieu dans le couloir. 103 coups de couteau selon les médecins légistes et 100 coups de marteau.  Ensuite, le corps a été transporté dans la chambre de Constance, coincé entre le sommier et le matelas. Constance a pris le portable de Camille et a envoyé une dizaine de SMS à sa famille et à Benoit, le petit-ami de Camille et ex-copain de Constance.

C'est la mère de Constance, qui a témoigné aujourd'hui, qui a découvert le corps vers 20 heures. A ce moment là, l'accusée est allée se réfugier chez Charles dans le quartier Saint-Sever, là où il seront arrêtés par la police.

Une lettre étrange

Troublant. Les enquêteurs ont retrouvé une semaine après les faits une lettre dans la chambre de l'accusée. Une sorte de liste déclinée en quatre points: "l'assommer ou tuer", "foutre dans un sac" "monter dans la chambre" puis "envoyer des SMS". Puis en bas de la lettre, une sorte de smiley joyeux. Comme un mode opératoire. Pourtant Constance réfute la préméditation.

Camille était-elle morte à l'arrivée de Charles ?

Avec els compte-rendu des rapports des médecins légistes, on cherche à comprendre le rôle de Charles. Lui nie toute complicité dans cet assassinat. Selon les enquêteurs, le jeune homme aurait expliqué  lors de son audition, être arrivé chez Constance le jour du crime vers 13h30. Camille gisait sur le palier. Il aurait entendu des gémissements puis se serait mis à nettoyer, à balayer. Mais il est revenu par la suite sur ses propos. Il aurait également affirmé avoir essayé d'appeler le SAMU mais Constance l'en aurait empêché.

Camille respirait-elle avant d'être transportée dans la chambre ? Question centrale du procès. Les rapports des médecins légistes ne permettent pas de répondre scientifiquement à cete question. Selon leurs expertises, le corps a pû être transporté soit en période d'agonie ou déjà morte. Difficle donc de savoir s'il ya eu complicité d'assassinat ou pas.

Lundi 12: l'étude des personnalités

Constance a reconnu lundi matin le meurtre mais a réfuté la préméditation.

La rivalité amoureuse au coeur des faits

Ce serait parce qu'elle ne supportait que Camille sorte avec le garçon dont elle était amoureuse, que Constance l'aurait tuée de 200 coups de couteau et marteau.

Ce matin, interrogé sur ses sentiments envers ledit garçon Benoit, Constance a affirmé qu'elle se" voyait finir avec lui" qu'il soit "le père de ses enfants".

Charles nie la complicité mais regrette

"Je suis vraiment désolé de ma passivité, de mon inaction, de ne pas avoir eu le courage de dire non", a déclaré cet après-midi Charles, 23 ans devant la Cour d'Assises de Seine-Maritime.

La cour s'est intéressée aujourd'hui à sa personnalité et à ses relations avec Constance, la principale accusée. L'un et l'autre parlent d'une relation "fraternelle" et "fusionnelle".

C'est comme "une petite soeur" a affirmé Charles, un jeune grand et frêle, dont le corps se perd dans un pull ample et blanc.

Ce matin Constance a parlé de son complice présumé en ces termes "Charles c'est un frère, il me ressemble".

Le rappel des faits

 Les deux jeunes filles sont à l'époque en Terminale dans un lycée privé près de la gare de Rouen. Deux amies. Le 8 janvier 2009, Constance invite Camille à venir déjeuner chez elle. L'invitation dans la maison cossue du quartier Saint Gervais tourne à la tragédie.

Le lycée où les 2 jeunes filles préparaient le bac

Ce que l'on sait du huis-clos entre les 2 jeunes filles, c'est qu'une dispute éclate au sujet d'une rivalité amoureuse pour un garçon. Les coups succcèdent aux mots. Camille mourra de 200 coups de couteau et de marteau.

Les questions posées

 Le procès d'assises qui durera jusqu'à jeudi devra établir plusieurs points. Un jeune homme de 23 ans comparait avec Constance pour complicité d'assassinat et non assistance à personne en danger. C'était son confident. Il est venu dans la maison du drame le 8 janvier à la demande de son amie. Quelle a été son attitude, pourquoi n'a

t-il pas alerté les secours ?

Les experts devront déterminer l'état de l'accusée au moment des faits. Son discernement a t-il été altéré ou aboli par une maladie mentale ?

 Le quartier Saint-Gervais à Rouen

La jeune victime,  Camille décrite comme calme, amoureuse de la nature et passionnée d'équitation n'avait pas 20 ans.

Le procès établira aussi la chronologie de cette tension qui a grandi déraisonnablement. Pourquoi une rivalité amoureuse d'adolescentes a abouti à une mise à mort ?

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