Le Lycée Agricole de Saint Cyran du Jambot (Indre) est entièrement tourné vers le cheval. Un cas d’espèce en France. 250 élèves, et 140 chevaux. Chaque jour cette semaine, nous suivons un acteur. Aujourd'hui : Véronique Tonelli, monitrice et spécialiste de l'équitation éthologique.
« On parle beaucoup d’éthologie. Je préfère utiliser le terme d’équitation éthologique. C’est plus exact. ». Cette simple phrase, sur un ton doux et mesuré, avec un visage souriant est une synthèse de Véronique Tonelli. Elle est au LEAP de Saint Cyran parce qu’elle aime les chevaux et que l'enseignement est une deuxième nature. Tout dans son attitude en est le signe. Ici dans la carrière au pied de la demeure principale du Lycée Agricole, elle est accompagnée de son cheval Kabarde au milieu de 3 élèves de CAP. « Ce cheval est arrivé il y a moins de 2 ans. Une race en voie de disparition. Nous en avons deux, Agor et Baiker. J’ai eu la chance de faire partie du groupe qui est allé les chercher dans le Caucase. Ils étaient sauvages. Totalement. Agor ne désirait tellement pas se soumettre qu’il s’est couché. »C’est sûr que de le voir ainsi, calme, cherchant le contact physique avec Véronique, les propos sont difficiles à croire. Ou bien la démonstration que l’équitation éthologique fonctionne particulièrement bien. « C’est basé sur le comportement naturel du cheval. Ces exercices visent à entrer en relation avec lui selon des repères de son monde et non des codes du nôtre que l’on veut lui imposer. Un mode de communication plus compréhensible par lui en somme. Faire bouger le cheval simplement, avec le déplacement de notre corps. »
En face, les 3 élèves regardent et tentent de restituer avec leur propre cheval. Quand les choses ne sont pas exactement comme il le faudrait, Véronique Tonelli confie Igor et se déplace pour montrer à nouveau.
« Voilà c’est bien ainsi ». Expliquer, montrer, expliquer encore. Véronique prête attention à ses trois élèves. Rien ne lui échappe.
« Ce que l’on cherche à avoir, c’est un cheval connecté ». Une autre approche accessible, plus ouvertes qu’aux seuls cavaliers. « C’est bien si au début vous exagérez les gestes. Petit à petit, ils deviendront moins visibles. Pour finir par presque disparaître ».
Véronique sait que cet enseignement n’en est qu’à ses débuts. « Les pratiquants de l’équitation classique éprouvent parfois des difficultés à s’ouvrir aux choses nouvelles ».
A peine terminé, Véronique repart sur une carrière en retrait. Elle est l’un des deux juges examinateurs du travail à pied. « C’est un peu pareil. Les adolescents souvent préfèrent l’équitation montée. Et plus encore sauter, sauter… C’est vrai que le concours hippique par exemple, est une valorisation plus grande avec le public, et les flots obtenus. Alors que ce type de travail est essentiel et très complémentaire. Il est important de connaître et maîtriser les manipulations, les emplacements. »