Francis D’Hulst, maire délégué de Portbail, avait été frappé le 6 août dernier alors qu'il intervenait sur un campement sauvage. Sa plainte avait été classée sans suite. Le procureur de la République vient de requalifier les faits.
"Ce qui m'a fait plus plus mal, ce ne sont pas les coups de poing. C'est la réponse de la justice. Un simple rappel à la loi..." Le 6 août dernier, Francis D’Hulst, maire délégué de Portbail, tente de faire partir des jeunes qui ont installé un campement sauvage près de la plage. Loin d'obtempérer, l'un des individus assène plusieurs coups à l'élu, dans le cou et la nuque. Le maire, âgé de 70 ans, porte plainte. Et se prend une deuxième claque trois jours plus tard : le parquet n'impose à l'agresseur qu'un simple rappel à la loi. Un mois plus tard, la justice change de ton.La décision rendue au coeur de l'été avait suscité la polémique. Le maire de Portbail avait reçu de nombreux soutiens, notamment de la part d'élus manchois. L'histoire de Francis D’Hulst était loin, en outre, d'être un cas isolé. Le 8 août dernier, nos confrères du Journal du Dimanche révélaient que 233 élus et adjoints avaient été agressés physiquement depuis le début de l'année (contre 198 l'an dernier à la même époque).
Face à la colère de nombre élus locaux, le garde des sceaux annonçait début septembre une réponse de la justice "proportionnée, systématique et immédiate". Des propos traduits quelques jours plus tard en circulaire adressant diverses instructions aux parquets de France. Parmi elles, la requalification des injures visants les élus en "outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public".
L'individu, visé par la plainte du maire de Portbail, est désormais convoqué au tribunal correctionnel pour violences et outrages envers une personne dépositaire de l’autorité publique. L'audience est programmée le 1er décembre prochain au tribunal de Cherbourg.