Le camping municipal de la Saline, à Équeurdreville-Hainneville (Manche) va définitivement fermer pour des raisons de sécurité. Les 38 résidents à l'année doivent déménager avant le 31 mai 2025 et beaucoup se retrouvent sans solution.
Édith Costard vit dans son mobil-home depuis 10 ans. Un endroit où la septuagénaire se sent bien. Elle est chez elle. Mais d’ici fin mai 2025,elle devra quitter les lieux.
Le désarroi des résidents
La mairie vient d’annoncer la fermeture définitive du camping. Une décision qui la laisse stupéfaite : "Je ressens de la colère. J'étais habituée à vivre ici depuis plusieurs années. J'ai mes amis ici, ma vie sociale. Je vais tout perdre... vraiment tout perdre", nous confie Édith Costard, la voix pleine d'émotions.
Comme elle, ils sont 23 à vivre ici à l’année. "Je n'ai pas le moral, je vous le dis franchement, je ne dors plus", explique une autre habitante qui n'accepte pas la situation. Elle est dépitée.
Ces dernières années, la réglementation s’est endurcie. Le camping municipal se trouve désormais dans le périmètre de sécurité du port militaire.
"Une zone à risque nucléaire"
Le site se situe dans "une zone à risque nucléaire" et depuis un arrêté préfectoral pris le 25 avril 2023, les services de l’État imposent à la mairie la présence “d’une personne formée à la sécurité incendie, joignable à tout moment et disponible sur site”.

Un dispositif impossible à mettre en place pour la municipalité : "Pour avoir quelqu'un 24h/24, c'était un surcoût estimé à 200 000 euros. Et vous voyez, 200 000 euros avec une trentaine de caravanes et de résidents, ça faisait un coût insupportable et c'est pour ça qu'aujourd'hui, on n'a pas de solutions et qu'on est obligé de fermer le camping", explique Dominique Hébert adjoint à la mairie déléguée PS d’Équeurdreville-Hainneville.
Les résidents doivent quitter les lieux avant le 31 mai 2025
Sous le choc, les résidents se soutiennent. Certains ont mis toutes leurs économies dans ces mobil-homes. Ils ne veulent pas renoncer à leur mode de vie : "Je me sens bien ici, je suis en totale liberté comme j'aime être. C'est-à-dire, être sur la terrasse, regarder la mer. Ne pas être enfermé entre quatre murs. C'est mon choix", lance Serge Bigot, résident du camping de la Saline depuis vingt-deux ans.
Quatre mois, c’est le temps qu’il leur reste pour chercher un nouveau logement : "On fait les agences, on appelle les numéros de téléphone qu'on trouve où il y a des terrains à louer ou à vendre. Les terrains de camping, eux, ne prennent pas de nouveau résidents, car ils veulent vendre. Quelle que soit la porte à laquelle on frappe, c'est fermé partout", s'esclaffe Nelly Champion résidente du camping de la Saline depuis vingt-deux ans également.
Dans les semaines à venir, des réunions sont prévues. La ville s’engage à trouver des solutions au cas par cas.