La charpente et les ailes en bois du moulin de Mobecq (situé dans La Manche), ont été fabriquées l'an dernier par des lycéens de la région en formation professionnelle. Cette restauration patrimoniale vient d'être désignée pour participer au prix national de la construction bois.
Participer au concours pour valoriser le patrimoine local
Désigné parmi quatre lauréats normands sur les 34 projets figurants au prix national de la construction Bois, ce prix, qui vise à mettre en lumière l’utilisation du bois de construction, lance la distinction « Coup de cœur du public » pour la première fois.
Les votes sont ouverts jusqu’au 2 mai.
Il suffit de deux minutes pour soutenir les nouvelles ailes du beau moulin de Mobecq, et pour découvrir tous les autres projets en lice.
Pour en savoir plus sur l’histoire du moulin de Mobecq et celle des autres moulins de La Haye du Puits, un rendez-vous est fixé samedi 5 août 2023, à 20 h, en présence du guide conférencier Benoît Canu.
Vous pouvez voter en ligne, jusqu’au 2 mai 2023, en cliquant sur ce lien . Les résultats seront connus à la fin du mois de juin.
Toute une histoire
Le moulin de Mobecq est l'un des plus anciens moulins de la Manche. Il figure sur les cartes d'état-major de 1866, il est donc antérieur à cette date. Il est le seul rescapé des deux moulins construits à 300 mètres l’un de l’autre sur les hauteurs de Mobecq.
Après la seconde guerre mondiale, un agriculteur local l'a acquis dans un état bien sommaire pour en faire son habitation. Il était déjà couvert d’une toiture conique mais plus petite que celle qui a suivi la dernière restauration. Puis, c'est devenu un emplacement de vacances avant d'être remis en vente en 2011. C'est Xavier Fauvain, ancien salarié de l’écomusée d’Alsace en charge des vieux métiers et des machines anciennes, qui en est l’actuel propriétaire.
Un projet de restauration pour valoriser des jeunes en formation
L'an dernier, il a redonné au moulin tout son lustre, à commencer par ses ailes. Il s’est engagé dans un projet innovant en se tournant vers trois lycées professionnels afin que le savoir-faire autour de la restauration du moulin soit mené par des élèves en formation.
Sensibiliser les jeunes à la sauvegarde du patrimoine, transmettre un savoir-faire précieux et de plus en plus rare, voilà ce qui a motivé ce propriétaire passionné et ambitieux !
Nous avons acheté ce moulin avec ma femme il y a une dizaine d’années. Nous nous sommes dits qu’un moulin sans ailes n’était pas un moulin et donc qu’il fallait mettre des ailes. Faire travailler une entreprise, c’est bien, mais on s’est dit qu’il n’y aurait pas d’histoire !.. Donc, on a pensé que ce serait une opportunité de faire travailler des jeunes en formation professionnelle pour qu’ils apprennent leur métier sur un véritable ouvrage, un ouvrage patrimonial. Cela sensibilise sur la conservation du patrimoine et cela les aide à apprendre un métier sur un vrai bel ouvrage. C’est un gros projet pour eux.
Xavier Fauvain, propriétaire du moulin de Mobecq
Réaliser un ouvrage d'une telle ampleur comme cela sur une année scolaire, c’est un vrai défi que les lycées Pierre Simon de Laplace à Caen et Robert Doisneau à Saint-Lô ont relevé, notamment pour la partie charpente et couverture.
La coiffe a pu être réalisée et installée avant l'été dernier, la pause des ardoises également faite par les élèves. L’ensemble a été méticuleusement levé et mis à la place de la tour. 300 heures ont été nécessaires pour modéliser le mécanisme. Le transport du bois a également été réalisé par des jeunes en formation au lycée Arcisse de Caumont
Cela a été un vrai défi, car on a fabriqué ce moulin en trois mois, ce qu’une entreprise fait de façon traditionnelle en 6 mois. Le jour où le bois arrive, quand on voit la dimension des poutres ... on se dit, ah ouais, on n’a jamais usiné des poutres de cette dimension là et on se demande comment on va faire. Mais on est imaginatifs et on trouve toujours des solutions.
Jean-Luc Bernet, professeur au lycée Laplace de Caen
Le professeur explique l'organisation du travail :
"La première chose est de découper la machine (car c'est une machine) en sous ensemble. Chaque sous ensemble est une partie de la machine qui doit être travaillée de manière indépendante. Tout est répertorié par sous ensemble. Une caisse de quincaillerie pour le sous ensemble untel etc … Le chantier est organisé de façon à ce que chaque sous ensemble soit prémonté, acheminé et assemblé avec tous les réglages que cela nécessite. Il faut aussi bien dispacher la quincaillerie de façon à ne pas se tromper".