A Coutances, dans la Manche, c'est un procès à dimension écologiste qui s'est tenu mardi 17 septembre. La société qui exploite la tourbière de Baupte, La Florentaise, est accusée d'avoir exploité, sans dérogation, une partie de la tourbière où poussent des plantes datant de l'ère glaciaire.
Myrica gale, Drosera Intermedia et Rotundifolia, Narthecium Ossifragum...Ces plantes protégées sont au coeur d'un dossier judiciaire qui oppose notamment l'association écologiste Manche Nature et la société nantaise La Florentaise qui exploite le site de la tourbière de Baupte. Il est reproché à cette dernière d'avoir, sur le marais dit Saint-Anne, extrait de la tourbe sur une zone nécessitant une dérogation specifique du fait de la présence de ces plantes protégées.La tourbière de Baupte, l'une des plus grandes tourbières d'Europe occidentale
A Baupte, l'épaisseur de la tourbe peut atteindre jusqu'à 12 mètres.
Utilisée d'abord comme combustibles, puis comme additif agro-alimentaire, cette tourbe est maintenant exploitée pour être transformée en terreau destiné à l'horticulture.
La tourbière est un sol caractérisé par sa très forte teneur en matière organique, peu ou pas décomposée, d'origine végétale, les écosystèmes tourbeux couvrent 3 % à 5 % des sols émergés, mais ont les plus fortes densités de carbone, et constituent le premier stock de carbone actif de tous les écosystèmes terrestres.
" On ne peut pas fixer un montant pour les dommages et intérêts, on parle de reliques datant de l'ère glaciaire , c'est une perte inestimable pour tous" Delphine Chevert, Manche Nature
" Grâce à nos travaux, des graines ont été mises à jour, nous les alimentons en eau, c'est nous la biodiversité" Jean-Pascal Chuvain, PDG de la Florentaise
"La plus grande des humilités aurait été de s'abstenir ", le Procureur de la République de Coutances
Le rendu du jugement sera connu le 15 octobre.
La suspension de l'exploitation a été notamment requise sur la partie concernée du marais Saint-Anne, dans cette tourbe où des plantes datant de l'ére glaciaire ont pu survivre malgré les changements climatiques ainsi 8 000 euros de dommages et interêts réclamés au PDG et 35 000 euros à la société.
Dans le @OuestFrance50 retour sur le procès de la Florentaise qui se dit respectueuse de l'environnement mais n'a pas d'autorisation pour détruire les espèces protégés et provoque une détérioration irrémédiable de la biodiversité. #Manche #biodiversité #tourbière @EELV #eelv pic.twitter.com/OC2T4Yg0be
— Laurent Huet (@laurenHuet) September 18, 2019
La société La Florentaise n'a pas souhaité s'exprimer officiellement.