A Saint-Lô, des élèves de terminale au lycée Le Verrier n'ont plus de cours d'allemand depuis le 22 décembre. Leur professeur n'a pas été remplacé. A l'approche du bac, l'angoisse monte. Ils ont lancé une pétition pour demander l'annulation de leurs épreuves d'allemand.
"Au début on s'est dit qu'ils allaient trouver quelqu'un et puis après on a vu le temps qui passait et on s'est dit qu'il fallait qu'on fasse quelque chose parce que les épreuves arrivent vite : on a les oraux qui vont débuter le 14. Ça arrive très vite", raconte Elodie Leconte. Depuis le 22 décembre dernier, 39 élèves de terminale S du lycée Le Verrier à Saint-Lô n'ont plus de cours d'allemand. Leur professeur, en arrêt, n'a pas été remplacé. Et l'angoisse monte.
L'un des élèves a donc décidé de prendre le taureau par les cornes et, soutenu par ses camarades de classe, a lancé une pétition sur internet. Une pétition qui rencontre d'ailleurs un certain succès: 473 signatures au dernier comptage. "Ça m'a surprise", confie Inés Mabout-Giorgi, "sachant qu'il n'y a que 39 élèves concernés je pensais qu'il y allait y avoir peut-être le double de signatures, en comptant les parents d'élèves. Ca fait plaisir parce qu'on se rend compte que tout le monde s'intéresse à ce qui se passe".
Dans cette pétition, adressée à Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, les élèves racontent leur situation et demandent "avec légitimité" l'annulation de leurs épreuves d'allemand au baccalauréat. "On ne demande pas l'annulation de l'ensemble des épreuves", corrige Elodie Leconte, "mais au moins une épreuve, l'écrit ou l'oral, car avec les heures qu'il nous reste on n'aura pas le temps de tout faire en même temps".
Encore faudrait-il, sur le temps qu'il leur reste, que ces élèves puissent avoir cours. Joint par téléphone ce vendredi matin, le proviseur de l'établissement assurait qu'une solution avait été trouvée et que les terminale S pourraient reprendre leur apprentissage de la langue de Goethe lundi prochain. Mais dans l'après-midi, le rectorat nous a informés qu'aucune solution n'était en vue. Il y a actuellement un manque cruel de professeurs d'allemand. Il est désormais envisagé de se tourner vers l'université voire le privé pour trouver un remplaçant.
Reportage de Jérôme Raguenau et Jean-Michel Guillaud