Victoire industrielle: l'EPR de Flamanville est raccordé au réseau électrique français

EDF vient d'annoncer la connexion de l'EPR de Flamanville au réseau électrique. Après 17 ans de chantier, le réacteur nucléaire le plus puissant de France est enfin opérationnel. Une grande nouvelle pour le pays s'est exclamé le président de la République.

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Son raccordement ne cessait d'être repoussé. Après 17 ans de chantier, dont 12 de retard, le réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), réacteur le plus puissant de France, a été raccordé samedi au réseau électrique national. 

Prévu initialement vendredi matin, la connexion s'est faite ce samedi 21 décembre 2024, en fin de matinée, a déclaré le PDG d'EDF Luc Rémont. Un moment historique selon lui; le dernier démarrage d'un réacteur en France remonte à 25 ans avec Civaux 2 dans la Vienne, rappelle-t-il sur son compte Linkedin. 

Cette victoire technologique est saluée par le président de la République Emmannuel Macron qui, selon ses mots "est un grand moment, cela renforce notre compétitivité et protège le climat. Réindustrialiser pour produire une énergie bas carbone, c'est l'écologie à la française", ajoute-t-il sur son compte X, ex Twitter.

De son côté, le président de la région Normandie Hervé Morin se félicite de "cette superbe nouvelle" qui préfigure un deuxième EPR à Penly.

Une montée en puissance progressive

Selon EDF, son démarrage s'est fait à basse charge, à environ 20% de sa puissance (1 600 mégawatts), "pour vérifier que tout va bien", avant d'enchaîner les essais pour arriver à 100% de puissance à l'été 2025.

Après le chargement en combustible réalisé en mai, et la première réaction nucléaire au sein du réacteur début septembre, le couplage au réseau est la troisième étape d'entrée en fonctionnement de Flamanville 3, qui doit alimenter en électricité deux millions de foyer.

Un premier cycle d'activité de 18 mois s'engage désormais, fait de production avec encore de nombreux tests.

Le premier démarrage d'un réacteur est une opération longue et complexe. Les phases d'essais vont se poursuivre jusqu'à l'été prochain. Elles seront marquées  par le passage de différents paliers de puissance, d'arrêts et redémarrage du réacteur, indispensable pour garantir le fonctionnement  au plus haut niveau de fiabilité, a souligné Luc Rémont.

Puis, probablement au printemps 2026 selon EDF, la centrale sera mise à l'arrêt pour une inspection complète d'au moins 250 jours. L'occasion aussi de remplacer le couvercle de la cuve, concerné par des anomalies connues de longue date.

L'EPR de Flamanville va monter en puissance jusqu'à l'été 2025. © France Télévisions

Le début d'une longue série

Ce démarrage d'un réacteur de conception nouvelle, de la part du pays le plus nucléarisé au monde (par habitant), était particulièrement attendu au terme d'un chantier lancé fin 2007. 

Il intervient avec 12 ans de retard par rapport au calendrier initial du fait d'aléas techniques: défaut de soudures, défaut dans l'acier de la cuve... Entre nouveau design, complexité du chantier mais aussi pertes de compétences dans la filière nucléaire, expliquées selon les experts par la pause observée par le pays dans la construction nucléaire.

À lire aussi : Ils dénoncent une mise en service précipitée de l'EPR de Flamanville : "comme emménager dans une maison avec une chaudière non conforme"

Avec ces délais, la facture de Flamanville 3 a explosé. Elle est désormais estimée à 13, 2 milliards d'euros par EDF, soit quatre fois le devis de 3,3 milliards. En 2020, la cour des comptes l'a évaluée à 19 milliards en incluant les surcoûts de financement.

Malgré tout, la France, après avoir tenté une pause dans le recours à l'atome civil, a décidé en 2022 de relancer le nucléaire en commandant à EDF six nouveaux réacteurs.

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