Pourquoi la Normandie est la deuxième région de France la plus touchée par les cancers ?

Ce mardi 4 février 2025, c'est la journée mondiale contre le cancer, l'occasion de se pencher sur la situation en Normandie. La région est la deuxième la plus touchée en termes de mortalité en France. La Ligue contre le cancer alerte sur les principaux facteurs à risques comme le tabac et l'alcool.

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En 30 ans, le nombre de cas de cancer a doublé en France. La Normandie est loin de faire exception. Elle est la deuxième région la plus touchée par la maladie et compte 19 000 nouveaux cas chaque année.

Une surmortalité régionale

"Le nombre de cas de cancer est en constante augmentation, mais c'est aussi parce qu'on dépiste beaucoup plus. Les hommes sont beaucoup plus touchés, même si on constate une augmentation de cas chez les femmes, car elles fument davantage", détaille Pauline Dumaine, chargée de communication à la Ligue contre le cancer Seine-Maritime.

Si le nombre de nouveaux cas en Normandie est semblable à celui d'autres régions, il existe en revanche une surmortalité régionale. "On n’a pas d'explications très claires, mais c'est un fait, le nord est plus touché que le reste de la France. Ça peut s'expliquer par une faible densité médicale, ça peut aussi être lié à des facteurs comportementaux", détaille Pr Pierre Véra, directeur général du centre Henri Becquerel à Rouen, l'un des 18 centres de lutte contre le cancer en France.

L'Agence régionale de santé (ARS) de Normandie abonde également en ce sens et évoque "un environnement socio-économique dégradé" ainsi qu'"un retard de prise en charge".

Près de la moitié des cancers pourraient être évités

Parmi les principaux facteurs de risques de cancer, on retrouve en haut de la liste, le tabac. Viennent ensuite l'alcool, la sédentarité, l'alimentation ou encore la pollution. En Seine-Maritime par exemple, l'ARS a constaté une "surincidence marquée par cancers liés à la consommation d’alcool ou de tabac chez les hommes (œsophage, lèvre, bouche, pharynx, poumon, foie)".

40% des cancers sont liés à comment on vit, aux facteurs de risques comme le tabac, l'alcool ou l'alimentation.

Pauline Dumaine, chargée de communication à la Ligue contre le cancer Seine-Maritime

Au total, près de la moitié des cancers sont le résultat de ces facteurs auto induits. Pour Pauline Dumaine, de la Ligue contre le cancer Seine-Maritime, ce sont donc des cancers que nous pourrions éviter et sur lesquels on peut agir.

"Il y a des choses à faire contre le cancer, on peut jouer contre. 40% des cancers sont liés à comment on vit, aux facteurs de risques comme le tabac, l'alcool ou l'alimentation. C'est important de sensibiliser là-dessus même si bien sûr ce n'est pas toujours facile de changer son mode de vie", explique-t-elle.

Des progrès considérables

Avec l'augmentation continue du nombre de cancers depuis 30 ans, la médecine a fait de grands progrès. Aujourd'hui, 45 % des cas sont soignés. Dans dix ans, on en guérira à peu près les deux tiers.

On a fait des progrès fulgurants ces 10 dernières années avec les nouveaux traitements médicamenteux, on a vu arriver l'immunothérapie, la thérapie cellulaire.

Pr Pierre Véra, directeur général du centre Henri-Becquerel à Rouen

"En radiothérapie, ce sont des ciblages plus limités, qui épargnent les tissus sains. En chirurgie aussi, on a progressé avec les activités de reconstruction. Enfin, on arrive mieux à diagnostiquer, on fait de l'imagerie plus précoce, on fait du diagnostic moléculaire", se réjouit Pr Pierre Véra.

Aider à mieux vivre la maladie

Depuis plusieurs années, les soins de support se sont également développés. Cela renvoie à tout ce qui peut aider à mieux vivre la maladie, mais aussi les différents traitements qui peuvent être très lourds, que ce soit la perte des cheveux ou l'ablation des seins.

"On s'est rendu compte que les personnes souffraient des effets secondaires des traitements. Donc tout ce qui peut aider à mieux vivre la maladie, c'est essentiel", confie Pauline Dumaine.

L'association de la Ligue contre le cancer propose donc gratuitement des soins de supports - non pris en charge par la sécurité sociale - aux personnes malades : l'art-thérapie, la socioesthétique ou encore des séances avec des psychologues.

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