Comme un peu partout en France, les maires de Haute-Normandie se sont mobilisés samedi 19 septembre pour dénoncer la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales, qui pèse lourdement sur le budget des communes et menace selon eux les services publics.
Rassemblement d'élus ceints de leur écharpe tricolore, délégations reçues en préfecture, les édiles ont répondu par centaines à l'appel de l'Association des Maires de France (AMF). Cette journée d'action a réuni des maires de toutes tendances - dont de rares élus socialistes - pour réclamer une révision d'urgence du calendrier et de l'effort demandé.
Manoeuvre de la droite ?
Entamée en 2014, la baisse des dotations aux collectivités doit représenter 3,67 milliards d'euros par an d'ici 2017, dont 2 milliards pour les communes et les intercommunalités.
Une "amputation insoutenable" qui aura "de graves conséquences sur l'activité économique", selon François Baroin (LR), le président de l'AMF. Il souligne que la part de responsabilité des communes dans la dette française "est de 4%" alors qu'elles vont devoir produire sur quatre ans "25 à 30% de l'effort".
A trois mois des régionales, la mobilisation des élus locaux tombe mal pour le gouvernement, qui a répondu partiellement à leurs préoccupations en annonçant la création d'un fonds doté d'un milliard d'euros pour soutenir les projets d'investissement que les collectivités ne parviennent pas à financer.
Devant l'ampleur de la fronde, François Hollande a appelé dès vendredi "tous les acteurs publics" à "faire des économies". Et la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR) a dénoncé une manoeuvre de François Baroin et de la droite.
Côté gouvernement, la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, a rappelé que la baisse des dotations ne représente pour les communes "qu'une diminution de 1,84%" de leurs recettes annuelles de fonctionnement, "soit en moyenne 28 euros par habitant".
Mais l'inquiétude des élus est profonde et les maires ruraux, souvent sans étiquettes politiques, qui représentent près d'un quart des plus de 36.000 maires de France, ont participé activement à la mobilisation.
VIDEO : à Darnétal, Angele de Vecchi et Philippe Derouet ont rencontré le maire Christian Lecerf (Divers Droite) qui expliquait à ses habitants les raisons de sa colère