L'organisation de la primaire de la gauche a dû être ficelée dans un temps record. Le nombre de bureaux de vote a baissé par rapport à la primaire de 2011. Mais les Normands pourront tous voter à proximité de chez eux les 22 et 29 janvier.
Un million de votants ? Deux ? Trois voire davantage ? De la participation dépendra la légitimité du vainqueur. Le sujet inquiète à gauche. Et ce n'est pas la mauvaise audience du premier débat télévisé du jeudi 12 janvier qui rassurera (3,8 millions de téléspectateurs contre 5,6 lors du premier débat de la primaire de droite, en octobre dernier).
Mais, en attendant, le parti socialiste et ses partenaires de la Belle Alliance Populaire ont oeuvré d’arrache-pied pour ficeler une organisation qui tienne la route, et ce dans un laps de temps particulièrement contraint suite au renoncement surprise de François Hollande. En Normandie, trois cent-treize points de vote disséminés sur l’ensemble de la région devraient, en effet, permettre à ceux qui le désirent de glisser leur bulletin dans l’urne : 128 en Seine-Maritime, 51 dans l’Eure, 79 dans le Calvados, 32 dans la Manche et 23 dans l’Orne.
« L’organisation a été calée au niveau national. Nous l’avons traduite localement. Les règles sont les mêmes partout », rappelle Nicolas Rouly, secrétaire de la fédération socialiste en Seine-Maritime, département qui compte 128 bureaux de vote. Soit soixante de moins que lors de la première primaire ouverte de la gauche, en 2011. Une baisse observée sur l’ensemble de la France avec 7 530 bureaux de vote contre 9 400 en 2011. « La rationalisation a été recherchée partout, avance Nicolas Rouly. Avec trop de bureaux de vote, on se disperse et on perd en lisibilité. Et puis le délai plus contraint nous a poussé, par réalisme, à réduire le nombre de bureaux de vote. »
L’accent a été mis sur le maillage du territoire selon la règle suivante : un bureau par canton des 35 000 habitants et un supplémentaire par tranche de de 2 000 électeurs de gauche, en se basant là sur les résultats des élections départementales de 2015. Les villes sont logiquement davantage pourvues, mais le monde rural ne sera pas déserté. « Au maximum, les gens devront effectuer vingt à vingt-cinq kilomètres », promet Alexandre Cherichi-Malaga, chargé de la coordination et des élections à la fédération de Seine-Maritime.
Pour trouver son bureau de vote, outre les centaines de milliers de tracts distribués actuellement dans les boîtes aux lettres normandes, un moteur de recherche basé sur la géolocalisation a été mis en ligne lundi sur le site officiel de la primaire : ouvoter.lesprimairescitoyennes.fr. Le hic, c’est que le moteur patine un peu pour l’instant. Dans certaines communes, la recherche est impossible ou l’internaute se voit orienté vers un mauvais bureau. Mais le bug sera bientôt réglé, promet le parti socialiste.
Pratique :
Pour voter, il faut être inscrit sur les listes électorales au 31 décembre 2016 ou être adhérent à l'un des partis organisateurs ou organisations de jeunesse (cela permet aux adhérents étrangers ou mineurs de plus de 16 ans de participer).
Il sera demandé de fournir une pièce d'identité, de signer la charte de l'engagement sur les valeurs de la gauche et des écologistes et de s'acquitter d'un euro par tour. Il est possible de voter uniquement au premier ou au second tour.