Vendredi 9 décembre, deux femmes déposaient plainte contre le fabricant d'implant contraceptif Bayer Healthcare, l'une d'entre elles est normande, nous l'avons rencontrée.
Des douleurs inexpliquées ...Corinne Charbonnel s'est fait poser un implant contraceptif en 2011, elle ressent un an après des douleurs et des problèmes sans en comprendre la cause. Avant de trouver sur internet les témoignages d'autres femmes concernées. Cette mère de deux enfants a décidé de porter plainte contre le laboratoire qui produit ces implants.
VIDEO / Témoignage de Corinne Charbonnel recueilli par Isabelle Ganne et Marie Saint-Jours
Le point sur les plaintes
"Nous lançons deux procédures judiciaires d'indemnisation au civil afin de faire nommer des experts pour se prononcer sur les pathologies énoncées et le dispositif", a indiqué vendredi à l'AFP Maître Charles Joseph-Oudin. Le laboratoire Bayer est également convié à "prendre en charge" ces expertises, poursuit-il, considérant la "situation difficile" de femmes "pas riches", "une trentaine de dossiers sont en cours de constitution", ajoute-t-il.
La contraception Essure
C'est une méthode de stérilisation consistant à introduire, par les voies naturelles, des mini-implants dans les trompes pour déclencher une cicatrisation qui va les
obstruer. La pose se fait dans la majorité des cas sans anesthésie générale. 240 000 femmes en France se sont faits poser cet implant.
Origine des douleurs ?
Une des explications aux troubles est une hypothèse d'allergie au nickel qui entre dans la composition d'Essure, dit l'avocat d'une plaignante. Il évoque par ailleurs des "problèmes de perforation ou de mauvaise pose du produit" dans ses dossiers à venir.
Réponse du laboratoire
Le laboratoire Bayer s'est dit vendredi soir "attentif aux témoignages de patientes", il défend dans un communiqué la "sécurité et l'efficacité", ainsi que le rapport "bénéfice/risque positif", de la méthode Essure, qui s'adresse à des femmes qui n'ont plus de désir d'enfant. Le laboratoire assure collecter et analyser toutes les données sur les évènements indésirables qu'il reçoit. Des documents d'information existent pour aider les médecins à expliquer à leurs patientes les bénéfices et risques de cette technique, "notamment le risque d'allergie au nickel", selon Bayer.
Nombre de cas en France
En France, les signalements d'effets secondaires concernant ces implants sont passés "de 42 en 2012, à 242 en 2015", puis 162 entre janvier et octobre 2016,
indique l'agence sanitaire ANSM sans préciser le nombre de perforations dues à un implant qui s'est déplacé dans le corps ou d'hystérectomie liée à des complications.
"L'ANSM ne dispose pas d'élément, à ce stade, permettant de remettre en cause le rapport bénéfice/risques" d'Essure, selon des investigations de l'ANSM en 2015, "les complications signalées relevaient de la pratique de pose et non du dispositif Essure en lui-même". Sa pose a été encadrée et réservée à certains établissements.