Un programme novateur vient de démarrer en Seine-Maritime. Des "séances piscine" pour enfants autistes, avec des maîtres nageurs formés à dessein. Une grande première sur le territoire.
C’est la première cause de mortalité chez les enfants autistes : la noyade. Selon une étude américaine, ils ont 160 fois plus de risques de se noyer que les autres enfants. Face à ce constat, le Comité départemental Olympique et Sportif 76 (CDOS) a mis en place des séances d’aisance aquatique spécifiquement dédiées à ce public.
A la piscine E'Caux Bulles d’Yvetot (Seine-Maritime), un exercice est en cours : il faut souffler sur une petite balle flottant à la surface de l’eau. Une manière d’apprendre à respirer correctement. La séance est dirigée par Christina Kazwini Housseini.
"Certains ne mettaient pas le menton la semaine dernière, et là ils mettent la tête dans l'eau. C’est une belle évolution ; en deux séances à peine, c’est super", sourit la Maître Nageuse Sauveteuse (MNS).
Elle a été spécialement formée pour l’occasion, grâce à un partenariat avec le Centre Ressource Autisme Normandie Seine Eure (CRANSE). Deux cycles de sensibilisation de 10 heures sont proposés pour l’ensemble des éducateurs sportifs.
"Donner les outils aux aidants"
Habituellement, ces jeunes de l’IME de Fécamp ont des activités sportives en salle. Mais la piscine, c’est une première. "C’est une demande des parents, indique Marc Lesueur, accompagnant éducatif et social dans la structure fécampoise, parce beaucoup disaient ne pas pouvoir aller à la piscine avec eux".

Le premier objectif est bien de former le public autiste. Mais le deuxième objectif est de "donner les outils aux aidants", explique Chantal Nallet, vice-présidente du Comité Départemental Olympique et Sportif 76. "Quand le cycle se termine, qu’ils puissent prolonger la partie éducative avec l’enfant".
Actuellement, Yvetot est la seule piscine qui agit sur les publics autistes en Seine-Maritime. Selon Chantal Nallet, on peut facilement mettre en place ces séances à d’autres endroits. "C’est une question de volonté", conclut-elle.