Le centre nautique de Dieppe a fermé ses portes le 1er janvier dernier, au grand dam de ses nombreux usagers. Passé la déception, l'heure est à la stupéfaction. Car si l'on connaissait les malfaçons de la construction qui justifiaient sa destruction, on était loin d'imaginer l'état de délabrement avancé du bâtiment. Visite guidée avant démolition.
Corrosion avancée sur la tuyauterie, fuites d'eau qui génèrent jusqu'à 80 m3 de perte chaque jour, les images des entrailles du centre nautique de Dieppe sont édifiantes. La galerie technique est dans un état de délabrement effrayant.
Les services techniques de la ville avaient invité ce jeudi 23 janvier des anciens usagers des Bains de Dieppe, des clubs sportifs et des journalistes, pour présenter l'état de vétusté du club nautique, qui a justifié sa fermeture.
La sécurité des usagers n'est plus garantie
En 2023, un diagnostic a évalué son taux d'endommagement à près de 70%. La solidité de l'équipement et la sécurité des usagers et des agents n'était plus garantie.
"Vous voyez les traces de rouille, à l'intérieur, à plusieurs endroits, ça veut dire que les aciers sont complètement oxydés, donc se dégradent, et ne jouent plus leur rôle de structure, et le risque c'est que le bassin finisse par s'ouvrir", déplore Luc Mangé, le directeur général des services techniques de la ville de Dieppe. "S'il s'ouvrait, vous imaginez la vague qui aurait tout emporté ici, dans les sous-sols, où il y avait du personnel de Dalkia qui exploitait pour notre compte".
Dernière visite avant démolition
L'ensemble du bâtiment est dans un état de détérioration très avancé. Des fuites d'eau ont entraîné des moisissures visibles dans de nombreuses salles de l'équipement, dans les douches ou les salles de soin. Des défauts structurels qui ont mené à la fermeture définitive de l'établissement.
"On a investi en 17 ans plus de 3 millions d'euros, à frais avancés, pour maintenir l'équipement ouvert du mieux que l'on a pu, face au désordre. Force est de constater qu'on ne pouvait pas aller plus loin" estime le maire (PCF) de Dieppe, Nicolas Langlois.
Parmi les usagers réguliers de la piscine, les clubs sportifs de Dieppe ont pu éprouver l'étendue des dégâts. "On ressent un peu de peur parce qu'on nageait au-dessus de ces installations qui étaient quand même fragiles. Et de la déception aussi, on se dit quel gaspillage !", regrette Denis Galataud, le président du club Les Piranhas.
La mairie espère des repreneurs pour lancer un nouveau projet sur le site. Elle attend aussi les résultats des deux procédures judiciaires en cours, pour tenter d'obtenir une réparation financière en lien avec les malfaçons.