Sur le littoral normand, la préfecture maritime vient de sortir son bilan annuel. Les opération de sécurité sont en hausse et le sémaphore de Dieppe va du coup bénéficier d'une cure de jeunesse avec de gros travaux d'aménagement.
Sur le littoral normand, les gendarmes de la mer sont les garants de la sécurité et veillent au grain au quotidien. Cette année, le bilan de leurs actions est plutôt positif. La préfecture maritime vient d'en dévoiler les premiers chiffres.
Pour le sémaphore de Dieppe où une dizaine de personnes mène la garde, 45 interventions ont été déclenchées pour secourir une centaine de victimes potentielles.
Sur la façade maritime qui va du Mont-Saint Michel à la frontière belge, 14 sémaphores se relaient en permanence. Résultat: pas moins de 1500 interventions ont ainsi été effectuées en 2017 avec près de 3300 victimes potentielles.
En moyenne, chaque mois, deux événements majeurs, comme des collisions par exemple entre navires, sont ainsi évités grâce aux interventions de ces gendarmes des mers. En réalité, 2 jours sur 3, des avaries sont signalées sur les bateaux qui traversent la manche. Cette zone sensible représente désormais 25% du trafic maritime mondial.
Pour faire face à ces surcroîts d'activité, le sémaphore de Dieppe va subir tout prochainement une véritable cure de rajeunissement .
Début 2019, des travaux d'aménagement de la partie dédiée à la surveillance de la mer vont être lancés.
La tour de contrôle va ainsi être détruite pour être remplacée par une plus haute. Les marins en surveillance pourront voir plus loin qu'actuellement. Un nouveau radar sera installé plus grand, plus puissant, plus précis. Il mesurera 6 mètres d'envergure contre 2 mètres pour l'actuel. La nouvelle passerelle, lieu d'où la surveillance se fait, sera également adaptée au nouveau matériel de surveillance, plus léger, miniaturisé. Une petite révolution en comparaison des équipements pour lesquels le lieu avait été aménagé il y a trente ans.
L'installation dans ce nouvel espace est prévue pour 2020, mais en attendant, la passerelle de surveillance sera installée dans des préfabriqués installés provisoirement sur le site.
Mais cette mission de surveillance s'accompagne aussi d'une activité conséquente de déminage. Selon ce dernier bilan, en 2017 sur la façade allant du Mont Saint-Michel jusqu’à la frontière Belge, 28 tonnes d’équivalent TNT ont été récupérées sur terre et en mer. Cela représente 637 engins: des bombes, des mortiers et diverses munitions.
415 de ces engins ont été récupérés sur terre, 222 l'ont été en mer.
Selon les estimations de la préfecture maritime, à raison de 28 tonnes récupérées ainsi chaque année, il faudrait compter une centaine d'années en partant de la fin de la guerre pour tout nettoyer.
L'ensemble de ces interventions sont réalisées par les 40 démineurs du Groupe de plongeurs-démineurs (GPD) de la Manche de la Marine nationale, stationné à Cherbourg-en-Cotentin (50) et le bâtiment base des plongeur-démineurs (BBPD) Vulcain basés à Cherbourg. En moyenne, chaque semaine, un bateau chasseur de mine navigue en Manche pour remplir ces missions dangereuses.