Les filières bio sont en colère, depuis que le Sénat a voté, vendredi 17 janvier, un amendement visant à supprimer l'Agence française pour le développement et la promotion de l'Agriculture Biologique.
Pour les acteurs de l'agriculture biologique, c'est l'incompréhension. L'État s'apprête à supprimer l'Agence française pour le développement et la promotion de l'Agriculture Biologique, plus communément appelée : l'Agence Bio.
Un amendement a déjà été voté par le Sénat il y a moins d'une semaine, auquel Annie Genevard, la ministre de l'Agriculture, a donné son accord de bienveillance, dit "avis de sagesse". Il doit désormais passer en commission mixte paritaire.
"Une décision incompréhensible et dangereuse pour l'avenir de notre agriculture"
Stéphanie Maertens, présidente de Bio Normandie, ne comprend pas cette décision "qui a l'air de ne gêner personne." Depuis le vote de cet amendement, les filières bio s'organisent. Ils font tourner une tribune sur internet, déjà validée par plus d'un millier de signataires, dans toute la France.
C'est vital pour la France de soutenir le Bio. Nos sols sont de moins en moins riches, nos eaux souterraines de plus en plus polluées, et ça devient onéreux de dépolluer l’eau. Sans compter les maladies dûes aux pesticides.
Stéphanie Maertens, présidente de Bio en Normandie
À quoi sert l'Agence Bio ?
Créée en novembre 2001, l'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique, est "la plateforme nationale d'information et d'actions qui s'inscrit dans une dynamique de développement, de promotion et de structuration de l'agriculture biologique française."
Autrement dit, c'est elle qui gère la marque AB, garante de la conformité des normes biologiques françaises. C'est elle aussi qui assure la promotion de l'agriculture biologique et qui facilite les échanges entre les différents partenaires.
Pour soutenir les 15% des fermes françaises qui ont choisi l'agriculture biologique, cet organisme est primordial.
Une décision qui risque de fragiliser davantage les filières bio
À la question, le bio se porte-t-il bien ? Stéphanie Maertens répond : "Cela dépend de la filière".
Cette maraîchère, installée dans la commune des Trois-Pierres en Seine-Maritime, ne se plaint pas. La vente directe permet aux agriculteurs de vivre, selon elle.
"C’est surtout le lait et la viande qui sont en difficultés. Et le sucre. Les coopératives leur demandent d’arrêter de faire du sucre parfois pendant un an, car ils ont trop de sucre !"
Car le sucre de betterave bio ne trouve pas sa place dans les supermarchés. "On n'y trouve que du sucre de canne."
Selon elle, la grande distribution leur fait plus de mal qu'autre chose. En voulant se faire de trop grosses marges sur le dos des producteurs bio, les grandes surfaces ont épuisé le porte-monnaie et les bonnes résolutions des consommateurs.