Le président de la Normandie était l'invité de la matinale de France Inter ce mardi 26 décembre. Alors que l'état souhaite limiter les grands investissements, il a de nouveau jugé indispensable la Ligne Nouvelle Paris-Normandie. Et Hervé Morin verrait bien la région reprendre le port du Havre...
Après avoir évoqué l'actualité politique, l'avenir de son mouvement les Centristes et les projets du gouvernement en faveur de l'apprentissage - le président de la Normandie s'inquiète de voir les filières professionnelles reprendre la main aux conseils régionaux - Hervé Morin a abordé deux sujets cruciaux pour notre région : les trains, et le port du Havre.
"La Normandie est la seule région, avec la Corse, qui n'est pas reliée au réseau TGV"
Hervé Morin a d'abord vanté ses choix politiques : les conditions actuelles de transport sont un "scandale, une honte au quotidien", la région a donc décidé de devenir "l'autorité organisatrice du transport ferroviaire" à partir de 2020. "En contrepartie, j'ai obtenu de l'état 1,5 Mds d'€". Hervé Morin promet de nouvelles rames, des travaux sur les voies, une maintenance rapatriée en Normandie, et une amélioration du réseau aux abords de la gare Saint-Lazare, "ce qui n'a pas été fait depuis 1937 !"
Mais la priorité demeure la Ligne Nouvelle Paris-Normandie, qui doit voir le jour à l'horizon 2030. "2030, au minimum" admet-il. L'affaire relève il est vrai du serpent de mer. Le dossier patine depuis des années. Mais il est encore permis d'espérer : toutes les parties sont tombées d'accord cet automne sur trois tronçons prioritaires. Il reste à financer cette ligne. Or, l'été dernier, Elizabeth Borne, la ministre des transports a annoncé une pause dans la construction de nouvelles infrastructures. Hervé Morin promet d'être inflexible sur ce point. "La Normandie a besoin d'être connectée. Et tant pis si le monde agricole déplore un projet dévoreur de terres : "il faut que ça se fasse".
La région aux commandes dans le port du Havre : "l'état n'est pas stratège. Sa seule stratégie, c'est de pomper les dividendes des ports"
C'est le nouveau credo d'Hervé Morin : il veut que la région fasse main basse sur les ports normands. Sur France Inter, il a justifié sa volonté de devenir le pilote au Havre en partant d'un constat : en 1980, Le Havre et Anvers avaient un poids à peu près équivalent, le port belge pèse aujourd'hu trois à quatre fois plus lourd. Hervé Morin ajoute : "aujourd'hui, tous les grands ports du nord de l'Europe sont gérés par les collectivités". Et une dernière pique pour la route : "l'état n'est pas stratège. Sa seule stratégie consiste à pomper les dividendes des ports pour les reverser dans le budget de l'état et ensuite de demander aux collectivités d'investir".
Hervé Morin sur France Inter :
Le train à partir de 6'40, le port à 9'15