Lundi 3 février 2025, une trentaine de buralistes se sont rassemblés en fin de matinée à La Vaupalière. Concurrence déloyale du tabac de contrebande et hausse de cambriolages, la profession est inquiète après une nouvelle hausse des prix du tabac. Marine Legras, buraliste à Bacqueville-en-Caux s'est confiée à France 3 Normandie.
Cambriolages, insécurité, concurrence déloyale avec le trafic de contrebande... Les buralistes n'en peuvent plus.
Et face à une nouvelle hausse du prix du tabac en France, ils ont décidé de mener une journée d'action, ce lundi 3 février 2025.
Des buralistes mobilisés contre la hausse du tabac
Ils étaient une trentaine à se rassembler en fin de matinée à La Vaupalière, près de Rouen. Marine Legras, buraliste avec son mari à Bacqueville-en-Caux, se retrouve dans une impasse.
Voici le reportage de Bérangère Dunglas et Stéphane Gérain :

Le tabac représente 50% de leur chiffre d’affaires et les ventes ont baissé de 10% l'an dernier. Le trafic de contrebande représenterait jusqu'à 40 % de la consommation en France.
"L'autre jour, j'avais une cliente qui venait m'acheter deux timbres, explique-t-elle. Elle m'a dit qu'elle n'achetait plus de tabac car elle a l'opportunité d'avoir des cartouches à 50 euros avec son beau-frère. On ne peut pas en vouloir aux clients, qui font attention à leur budget mais c'est une vraie concurrence déloyale."
Marine Legras parle également de disparition de "bons fumeurs".
Le tabac français est taxé mais il est contrôlé. Dans le tabac clandestin, il y a des excréments d'animaux, de la poussière... Les gens seront encore plus malades après et ça coûtera encore plus cher à l'État !
Marine Legras, buraliste à Bacqueville-en-Caux
Insécurité et cambriolages
Enfin, elle évoque également l'insécurité et la hausse de cambriolages. "J'ai une collègue qui s'est fait cambrioler. Les gens ont besoin de tabac, la hausse des prix ne fait pas baisser le nombre de fumeurs...", peste-t-elle.
Les buralistes demandent l'arrêt de l'augmentation des taxes et une harmonisation du prix du tabac au niveau européen. "On réclame un moratoire fiscal, on a des paquets à 13 euros dans les bureaux de tabac et à cinq euros dans la rue, ce n'est plus tenable", indique Emmanuel Magniez, président du syndicat des buralistes de la zone de Rouen.
Selon les manifestants, l'existence même des bureaux de tabac est remise en cause. L'an dernier, dans l'agglomération de Rouen, 15 établissements ont fermé leurs portes.