Alors que 9 nouvelles accusations de viol visant l'abbé Pierre ont été dévoilées dans un rapport du cabinet Egaé, le même qui avait fait les premières révélations l'été dernier, les salariés du centre Emmaüs d'Esteville, en Seine-Maritime, ont été licenciés, fin décembre. Il a fallu tout liquider, tout solder.
Après les révélations de juillet 2024 sur les nombreuses agressions sexuelles qui auraient été commises par l'abbé Pierre, le site d'Esteville était sur la sellette. Lieu de mémoire emblématique, dédié au combat contre le mal-logement, cette maison où l'abbé venait se reposer a définitivement fermé ses portes au public. Pour rappel, on pouvait y découvrir les étapes clefs de l'engagement de l'abbé Pierre, visiter sa chambre où étaient exposées son emblématique canne et sa robe de bure. Tout a été vidé, les lieux sont désormais déserts.
"Tout à coup, les dirigeants d'Emmaüs sont devenus extrêmement autoritaires" témoigne Philippe Dupont, ancien directeur du site.
Il a fallu tout liquider, tout solder, tout brader et détruire nous-même notre outil de travail, sans un accompagnement humain à la hauteur du choc psychologique"
Philippe Dupont - Ancien directeur du centre Abbé Pierre - Emmaüs
"Il a fallu tout liquider !"
Les 9 salariés du lieu de mémoire, ainsi que le directeur des lieux, ont été licenciés en décembre 2024. Depuis, Philippe Dupont poursuit la mise en place de sa propre association du nom de EVA, 3 lettres pour Espérance Vérité Amitié. Son but est de venir en aide aux victimes d’agressions sexuelles et d’emprise.

Ce qui reste dans le manoir d'Esteville
Ce manoir, legs datant des années 60, reste un lieu d'accueil pour une vingtaine de personnes sans logements. Une résidence sociale permet de les héberger. Par ailleurs, la tombe d'Henri Grouès plus connu sous son nom de l'Abbé Pierre, est également située à proximité du manoir auprès des autres compagnons d'Emmaüs.