Les petites villes sont dans une situation financière "toujours fragile", malgré une "bonne maîtrise" de leurs dépenses, et s'inquiètent des conséquences de la suppression prochaine de la taxe d'habitation, selon une étude de la Banque postale publiée mardi.
Les dépenses de fonctionnement des petites villes ont augmenté de 0,6% en moyenne en 2017, avec des disparités en fonction de leur taille, selon cette enquête annuelle conduite en partenariat avec l'Association des petites villes de France (APVF).
Leurs recettes ont progressé dans le même temps de façon "très faible", la plupart de ces collectivités "s'étant refusées à actionner le levier fiscal", après quatre années de baisse des dotations de l'Etat.
L'étude porte sur les 4.039 villes de 2.500 à 25.000 habitants qui totalisent près de 26 millions d'habitants, soit 38% de la population française.
Elle confirme, selon ses auteurs, "la fragilité de la situation financière des petites villes en 2017, qui résulte en partie de la baisse des dotations de l'Etat".
Les maires alertent par ailleurs sur les conséquences de la suppression de la taxe d'habitation décidée par le gouvernement. "Attention à ce que cette réforme ne se traduise pas par des disparités entre strates de communes", a mis en garde le président de l'APVF, Christophe Bouillon, député PS de Seine-Maritime, lors de la présentation de l'étude.
Le transfert au bloc communal de la part départementale de la taxe sur le foncier bâti est l'une des pistes évoquées pour compenser la perte de la taxe d'habitation qui constitue actuellement l'une des principales ressources des communes.Cette réforme risque "d'avoir pour effet d'accroître les inégalités territoriales entre les petites villes", soulignent les auteurs de l'étude.