Ce samedi 7 décembre 2024, le monde entier aura les yeux rivés sur les festivités de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Plusieurs artisans normands ont participé à la restauration de l’édifice, victime d’un incendie les 15 et 16 avril 2019. Découvrez les parties de la cathédrale qu'ils ont restaurées.
Charpente, pierres de taille, cloches, escalier… Plusieurs éléments de Notre-Dame de Paris ont été restaurés par des entreprises normandes.
Après le terrible incendie d’avril 2019, le choix a été fait de reconstruire Notre-Dame à l’identique, dans le respect de ses matériaux d’origine : la pierre, le bois et le plomb.
Des ingénieurs, compagnons et artisans normands ont participé à ce « chantier du siècle » qui aura duré cinq ans. Une véritable consécration dans leur carrière.
Les charpentes
La charpente a été reconstruite par un groupement de quatre charpentiers. Parmi eux : MDB Métiers du bois situé dans le Calvados qui s’est occupé des charpentes en chêne des toitures des transepts nord et sud de Notre-Dame.
Pour restituer les charpentes médiévales du grand comble, l’entreprise Desmonts (Eure) a travaillé sur la nef, dont les fermes (grands triangles en bois) ont été assemblées comme au Moyen Âge, sans pièces métalliques.
À Fleury-la-Forêt (Eure), la scierie Mommert a façonné dans d’immenses grumes (issues des arbres de la forêt de Bellême dans l’Orne), les poutres qui ont servi à là la reconstruction de la charpente de la nef et de la flèche.
Pour remplir leur mission et respecter les délais de chantier, Rémy Mommert et son fils Loïc ont fait appel à leurs amis. Les "Charpentiers sans frontières". Des adeptes du bois vert. Un bois que l’on n’a pas laissé sécher. Et que l’on équarrit à la hache ou à la doloire.
La ferronnerie
La grande croix haute de 13 mètres installée sur le chevet du chœur est la seule pièce de couverture qui a survécu à l’incendie. L’entreprise Fer Art Forge située dans le Calvados à redonner sa forme et son éclat aux dorures de cette croix composée d’une centaine de pièces. Un travail méticuleux salué par les architectes en chef des monuments historiques
La ferronnerie Picard-Duboscq de Gouville-sur-Mer était en charge de la restauration des grilles de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Plus de 100 mètres de grilles de 2,20 mètres de hauteur avec une quinzaine de portails qui ont mobilisé 21 salariés dont les cinq apprentis de la ferronnerie.
Pour livrer les éléments à Paris, trois semi-remorques ont été nécessaires et les grilles ont été posées par une partie de leurs compagnons.
Des cloches
Les salariés de la fonderie Cornille-Havard, installée à Villedieu-les- Poêles-Rouffigny (Manche), ont accueilli huit cloches du beffroi nord de la cathédrale, recouvertes de poussière de plomb pendant l’incendie. Deux d’entre elles avaient aussi souffert de la chaleur.
Métallurgie
La société Théroude, à Fontaine-Bellenger (Eure) a restauré des centaines d’agrafes en métal mesurant chacune une cinquantaine de centimètres. Situées dans les murs de la nef et datant du XIIème siècle, elles ont consolidé l’édifice.
Très abîmées lors de l’incendie, le savoir-faire et la patience du père et du fils de cette entreprise familiale ont permis à ces pièces maîtresses de retrouver leur rôle essentiel.
Les pierres de taille
Philippe Giraud est tailleur de pierre, installé à Longny-au-Perche (Orne) au sein de l’Atelier de la Pierre. Ancien compagnon du Tour de France, il a été appelé en renfort pour réaliser des ornementations sur Notre-Dame de Paris.
L’entreprise Lanfry également spécialisée dans la taille de pierres à Rouen (Seine-Maritime) a participé au chantier du siècle.
Les vêtements religieux
L’entreprise Arte Houssard implantée à Poilley, spécialisée dans la confection de vêtements ecclésiastiques, a créé des étoles spéciales pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame à Paris.
Ces pièces ont été réalisées avec la fabrication des plus de 200 étoiles pour les diacres et les prêtres du diocèse de Paris. Ils les revêtiront pour la réouverture de la cathédrale de Notre-Dame à Paris.
"On est connu de toutes les paroisses. Le diocèse de Paris nous a contactés il y a un an et demi. C’est Jean-Charles de Castelbajac qui a dessiné la ligne de vêtements (des chasubles, des chapes et des étoles) qui sera portée pour la réouverture de l’édifice, le 8 décembre prochain", a déclaré la directrice Brigitte Hamon à la Gazette de la Manche.
L’escalier de la flèche
Les ateliers Aubert-Labansat, à Coutances, ont été retenus pour recréer à l’identique l’escalier de la flèche de Notre-Dame de Paris.
Reconstruit à l’identique grâce aux plans des charpentiers et d’anciennes photos, cet escalier hélicoïdal de cinq tours s’élève à 13 mètres de haut. Il a fallu un an aux quatre menuisiers qui ont relevé ce défi.
Transport des matériaux
C'est l’entreprise du Havre, Sogestran, qui a transporté les pierres de taille et des plaques de plomb pour la couverture de la cathédrale.