Pass sanitaire : près de Rouen, ces restaurateurs craignent de mettre la clé sous la porte

Depuis la mise en place du pass sanitaire, un couple de restaurateurs d'Amfreville-la-Mi-voie (Seine-Maritime) est contraint de refuser beaucoup de clients. Résultat, leur chiffre d'affaires dégringole et ils craignent de mettre la clé sous la porte. Leur cas n'est pas isolé.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ils sont vent debout contre le pass sanitaire qui plombe leur affaire. Depuis une semaine, Stéphane et Sophie Brodzki, propriétaires du restaurant "Le Cheval Noir" à Amfreville-la-Mi-voie, sont contraint de refuser beaucoup de clients et ont très peur de mettre la clé sous la porte. Même s’il est vacciné, Stéphane Brodzki faisait partie des manifestants qui défilaient dans les rues de Rouen contre le pass sanitaire samedi 14 août 2021. Sur sa pancarte, un message simple et clair : “Je suis restaurateur anti-pass”.

Des restaurateurs dans l’impasse

Il y a 3 ans et demi, Stéphane Brodzki et sa femme Sophie ont repris le restaurant "Le Cheval Noir" à Amfreville-la-Mi-voie, près de Rouen. Placé en redressement judiciaire depuis le premier confinement en mars 2020, l’établissement avait retrouvé sa clientèle en début d’été. Mais depuis, l’activité du restaurant dégringole.

Normalement on fait entre 300 et 350 euros par jour à cette période du mois d’août. Lundi dernier, nous avons fait une journée à 40 euros et mardi à 70 euros.

Stéphane Brodzki, propriétaire du restaurant "Le Cheval Noir"

A l’origine de ce ralentissement, l’extension du pass sanitaire que les clients doivent présenter pour accéder aux restaurants. Depuis sa mise en place le 9 août, Stéphane et Sophie Brodzki sont contraints de refuser plusieurs clients. “La majeure partie, ce n’est pas valide parce qu’ils n’ont qu’une seule injection. Donc je ne peux pas laisser rentrer et ils repartent…”, se désole Sophie Brodzki. Lundi 9 août, le couple de restaurateurs a refusé 10 clients, et n’en a reçu que trois… Ils vivent cette situation comme une injustice.

“Aujourd’hui ça nous tue, ça tue notre métier, c’est à l’encontre de nos valeurs ! Nous ne sommes ni gendarmes, ni policiers. On est juste là pour accueillir les gens et pour qu’ils passent un bon moment", s'indigne Stéphane Brodzki.

Le couple craint désormais la liquidation judiciaire.“D’ici un mois, si on n'a pas plus de monde, on met la clé sous la porte. Et si ça arrive, qu’est-ce qu’on va devenir ? Il faudra qu’on trouve un logement, qu’on retrouve un travail…ça va être très compliqué pour toute la famille.”

Le cas de Stéphane et Sophie Brodzki sera examiné par le Tribunal de Commerce en septembre prochain.

Le cri d’alarme des restaurateurs

Et leur cas est loin d’être isolé. Depuis l’instauration du pass sanitaire, des établissements connaissent une baisse de fréquentation dramatique, et il n’y a plus d’aides de l’État pour la compenser. Sur Facebook, Stéphane Novick, propriétaire d’une brasserie à son nom sur les quais de Rouen et de quatre autres établissements à Dieppe, lançait lundi 9 août un cri d’alarme sur les réseaux sociaux.

On a accuse une perte de plus de 50%, en plein mois d'août. Un mois censé être le plus fort de l'année et couvrir toutes nos charges pour l'hiver.

Stéphane Novick, propriétaire des bars-brasseries à Dieppe et Rouen

"On est en train de se mettre notre clientèle à dos. Ils ne comprennent pas pourquoi on les refuse", s'indigne Stéphane Novick dans une vidéo postée lundi 9 août. "Nous n'avons plus d'aide de l'Etat et on se retrouve à faire des contrôles alors que ce n'est pas notre métier. Il va falloir réagir très vite, sinon de nombreux bars et brasseries vont fermer"

Les mesures de soutien "toujours d’actualité"

Selon le ministère de l'économie dans un article du Monde, les entreprises qui auront vu leur activité baisser d’au moins 10 % en août pourront bénéficier d’une aide égale à 20 % de leur chiffre d’affaires, avant de nouvelles négociations à la fin du mois d'août à Bercy, "dans la limite de 200 000 euros". Cela concerne les entreprises de l’hôtellerie-restauration, du tourisme, de la culture, du sport et l’événementiel

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité