Le Grand Site "Falaises d'Etretat-Côte d'Albâtre" est l'un des lieux les plus visités de la région. S'il est une manne financière, le tourisme de masse amène son lot de déchets et d'incivilités. Les communes alentour se sont donc réunies pour créer une nouvelle brigade de gardes champêtres. Une appellation un peu désuète pour une fonction bien réelle, car la police rurale a de nombreuses attributions.
Philippe Chrétien et Hervé Hébert sont gardes champêtres. Un terme un peu désuet qui convoque chez nous des images surannées et moyenâgeuses, ou des souvenirs amusés des films de Louis de Funès.
Cette fonction qui semble héritée d'un autre âge est pourtant de plus en plus sollicitée par les petites communes rurales.

Surveillance, civisme et prévention
Ce matin, le binôme fait la chasse aux dépôts sauvages sur la commune de Bénouville. Le conteneur à verre n'est pas encore plein, et pourtant des bocaux et bouteilles s'amoncellent au pied de la colonne. "Voilà ce qu'on peut rencontrer ! Sinon il peut y avoir des poubelles aussi. Dans ces cas-là, on contrôle si la colonne est pleine, et là c'est pas le cas" explique Philippe Chrétien, qui arbore sur le dos de sa veste deux inscriptions, police rurale et garde champêtre.
Depuis le début du mois de janvier, ces deux fonctionnaires territoriaux parcourent chaque jour le secteur de Bénouville, un petit village de la Côte d'Albâtre.
On fait du civisme, beaucoup de civisme ! On fait aussi attention au stationnement pour ne pas gêner les agriculteurs pour qu'ils puissent travailler. On fait surtout de la prévention, les gens en bordure de côte qui s'approchent un peu trop de la crête de falaises.
Philippe Chrétien, garde champêtre
La police rurale au secours des maires
Le territoire couvert par la brigade compte six communes de la Poterie Cap d'Antifer jusqu'aux Loges. "On a une petite ronde assez saisonnière, avec nos secteurs réguliers, commente Hervé Hébert, en revanche, si on a un problème sur une commune, automatiquement ils peuvent contacter leur mairie, et là on intervient dans les 10 minutes qui suivent, on peut être facilement sur place".
La création de cette police rurale était en discussion depuis un an. La présence de cette brigade de gardes champêtres était primordiale pour les élus du secteur. À l’instar de Jean-Pierre Leduc, le maire de Bénouville, qui confirme l'importance d'une police rurale sur cette zone touristique.
La saturation, l'été, fait que c'est très compliqué de faire respecter la signalétique. Les comportements des gens, des camping-cars et des automobilistes ne s'améliorent pas, donc on a décidé qu'il fallait agir. Jusqu'à maintenant c'est le maire qui courait tous les étés pour faire respecter les règles !
Jean-Pierre Leduc, maire de Bénouville
D'autres communes voisines envisagent de rejoindre le dispositif s'il est concluant.