A peine les manifestants arrivés au Champ de Mars, la polémique sur les chiffres de la participation a commencé. Les organisateurs revendiquent 800 000 personnes alors que la préfecture de police de Paris les estime à 340 000.
Les organisateurs de cette manifestation contre le projet de loi sur le mariage pour tous estiment avoir réussi leur pari, le rassemblement de ce dimanche s'annonce comme l'un des plus importants à droite depuis 1984 et celui pour la défense de l'école privée qui avait rassemblé environ 850 000 personnes.
Sans avancer de chiffre, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales a déclaré sur Canal + qu'il "y a sans doute moins de manifestants dans la rue que ne l'espéraient les organisateurs.
Une manifestation très encadrée
8000 personnes avaient été recrutées pour assurer la sécurité de la manifestation.Les mots d'ordre et les pancartes avaient été soignement encadrés pour éviter les propos homophobes, avec pour mot d'ordre principal "Tous nés d'un homme et d'une femme".
A l"arrivée, une lettre à François Hollande a été lue lui demandant "de suspendre ce projet de loi qui divise les Français".
Une revendication reprise par le président de l'UMP, Jean-François Copé qui a participé au défilé et a déclaré à son arrivée sur le Champ de Mars: "Je souhaite que François Hollande entende la clameur du peuple français".
Des représentants de l'UMP et du Front National ont en effet pris part à la manifestation alors que des points de vue discordants se sont faits entendre dans les deux partis, Marine Le Pen, la présidente du FN n'était, par exemple, pas physiquement présente.
Parmi les politiques régionaux qui ont participé au défilé, le député UMP de Charente-Maritime Didier Quentin, le chef de file de l'UMP dans la Vienne Olivier Chartier et le conseiller régional UMP charentais Henri de Richemont.
Les manifestants réclament désormais un référendum sur la question, une demande reprise par 115 parlementaires qui ont signé un appel en ce sens, rendu public aujourd'hui par le Journal du Dimanche. Parmi eux, Didier Quentin, le député de Charente-Maritime.
3000 manifestants étaient venus du Poitou-Charentes en bus ou en train.
Pacôme Le Mat et Francis Tabuteau ont suivi la journée d'une délégation venue des Deux-Sèvres. Voici leur reportage:
Pour l'église catholique, seul l'archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin a pris part au défilé. Il a jugé d"une grande violence pour le peuple de changer le sens du mot mariage". Comme annoncé, l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, est venu saluer les manifestants.
Le gouvernement ne veut pas céder sur le projet de loi
L'Elysée a pris acte ce dimanche soir de l'importance du rassemblement mais le gouvernement affirme qu'il ne reculera pas comme le réclament les députés de la majorité, les représentants socialistes avec à leur tête Harlem Désir et les partisans du mariage pour tous.Le projet de loi sera examiné le 29 janvier au Parlement. Les députés PS ont cependant affirmé qu'ils ne déposeront pas d'amendement ouvrant la procréation médicalement assistée aux couples homosexuels.
Une manifestation nationale des partisans du projet de loi est prévue le 27 janvier à Paris.
Une polémique est née après la déclaration d'un des porte-paroles de "La Manif Pour Tous" qui a établi un parallèle entre François Hollande et Hitler. "Dire que tous les homos ont pour seul instinct sexuel leur orientation sexuelle, c'est la ligne qui était défendue par un homme que l'Allemagne a bien connu à partir de 1933 et c'est la ligne que François Hollande défend aujourd'hui". Une déclaration dont s'est immédiatement désolidarisée Frigide Barjot, la principale organisatrice de ce rassemblement.