Un nouveau cycle de 31 mois commence à l’Ecole nationale de la magistrature : 252 futurs magistrats recevront deux semaines de préparation avant d’aborder une longue période de stage jusqu’au 26 juillet prochain.
Le profil de la promotion 2013 :
Les 181 admis au 1er concours constituent la majeure partie de la promotion (71,83 %). 22 auditeurs (8,73 % de l’effectif) sont par ailleurs issus du 2ème concours ; enfin, les 49 recrutés sur titre (Article 18-1) représentent près d’1/5 de la promotion (19,44 %).Parallèlement, on observe une légère hausse de la proportion d’hommes par rapport à la promotion 2012 : ils sont cette année 70, tous concours confondus et représentent 27,77 % de la promotion (contre 19,72% pour la promo 2012). La moyenne d’âge de l’effectif est de 31 ans. L’auditeur le plus jeune est âgé de 21 ans, contre 43 ans pour le doyen.
Deux semaines de stage capitales pour les futurs magistrats
Cet échange inaugural signe le début d’une semaine de découverte de l’Ecole, au cours de laquelle les auditeurs se verront présenter les différents services qui accompagneront leur cursus (scolarité, stages, validation des compétences…), ainsi que l’équipe pédagogique. Cette semaine d’accueil est également l’occasion de brosser un tableau général de la magistrature et des enjeux de la justice.
La semaine du 11 au 15 février prépare ensuite les auditeurs aux 6 mois de stage en cabinet d’avocat, qui débutera le 25 février, après une semaine d’immersion en juridiction.
Une école née avec la Vième République
Fondée en 1958 sous le nom de Centre national d'études judiciaires, l'Ecole Nationale de la Magistrature est en France le seul établissement de recrutement et de formation pour les magistrats de l'ordre judiciaire, qu'ils soient au siège ou au parquet. Elle organise la formation initiale des futurs magistrats (appelés auditeurs de justice) et la formation continue des magistrats en fonction.Les auditeurs de justice suivent 31 mois de formation intensive avant de devenir magistrats, alternant périodes d'enseignement à l'Ecole Nationale de la Magistrature et périodes de stage. L'objectif est de donner aux futurs magistrats une vision globale de leur rôle au sein de l'institution judiciaire et, plus généralement, au service de la société.
La Garde des sceaux, Christiane Taubira veut plus d' hommes en poste
En visite le 17 décembre à l’Ecole nationale de la magistrature, la ministre de la Justice s’est montrée soucieuse de « faire en sorte qu’il y ait plus d’hommes dans les prochaines promotions ». La dernière promotion 2012 comptait en effet 82% de femmes.Christiane Taubira n’est pas la première à formuler un tel vœu. Il y a vingt ans, la sociologue Anne Boigeol était partie à la recherche des modifications engendrées par la féminisation croissante de la magistrature. Elle avait noté des différences de représentation : les femmes seraient moins carriéristes et sacrifieraient moins leur vie personnelle à leur travail et des différences de rapport au temps : les femmes privilégieraient les fonctions qui permettent « une maîtrise relative de l’emploi du temps » et auraient une gestion plus « rationnelle » de leur temps.
Il faut observer cependant que malgré la forte prépondérance des femmes à l’ENM, elles sont peu présentes aux plus hauts postes. Seules 30% des femmes atteignent ces postes « hors hierarchie » alors qu’elles représentent près de 60% du corps des magistrats.
Il y a dix ans, le Sénat avait mis sur pied une mission d’information sur les métiers de la justice. Le rapport livré s’inquiétait de quelques conséquences de la féminisation de ces professions.: