Une mission parlementaire, dans un rapport rendu public mi-mai, affirme que les services de Renseignement ont "raté" l'occupation de la future mosquée de Poitiers en 2012 par des Identitaires.
Sous le titre "ce que l'affaire de l'occupation de la mosquée de Poitiers révèle comme carences", la mission, présidée par les députés Jean-Jacques Urvoas (PS) et Patrice Verchère (UMP), détaille ce qu'ils considèrent comme un raté.
Quatre militants de Génération identitaire, des "ultras" de l'extrême droite, avaient été mis en examen à la suite de l'occupation, le 20 octobre 2012, de la
grande mosquée de Poitiers en chantier au nom de leur combat contre l'islam.
Selon les rapporteurs, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) avait "détecté" à l'époque une éventuelle action de ce groupuscule mais, ajoute-t-elle, "a considéré" qu'il "ne relevait pas de son coeur de métier" et "n'a pas mis tous les dispositifs nécessaires" pour le parer.
L'autre service de renseignement, la Sous-direction de l'information générale (Sdig), qui suit ces mouvements et aurait pu le détecter ne l'a pas faits non plus faute de moyens - d'écoutes notamment, constatent les rapporteurs.
Pour eux, "dès lors" une "partie de l'activité des mouvements subversifs échappe
à une surveillance étroite".
Ils soulignent aussi que les "militants incriminés étaient fort bien connus des services de police".
C'est la police municipale "qui a alerté" en définitive "son homologue national de l'occupation du chantier". Mais il était trop tard.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls dévoile demain ses "orientations" pour renforcer l'action des services de renseignement, les appelant à "mieux se coordonner et à coopérer".