Les soldes d'hiver vont commencer ce mercredi 7 janvier et dureront jusqu'au 17 février. Ils se prolongeront pendant six semaines, une de plus que les années passées. En contrepartie, les soldes flottants, permettant des rabais tout au long de l'année sont supprimés.
Cette année, la durée des soldes revient à six semaines comme c'était le cas avant 2009. La loi avait alors raccourci la période des soldes à cinq semaines. En échange, les commerçants pouvaient pratiquer des "soldes flottants" à la date qui leur convenait.On s'aperçoit aujourd'hui que cette pratique de démarques tout au long de l'année a détourné les consommateurs des soldes traditionnels à date fixe. Elle leur a également donner l'habitude de n'acheter qu'au rabais quelque soit le moment. Les clients ont du mal à s'y retrouver entre les différentes opérations de promotion visant à casser les prix et les commerçants ne sont pas tous convaincus par la méthode.
Les soldes, ce n'est plus ce que c'était
Cette campagne de démarques hivernale va se dérouler dans un climat économique morose. Dans deux études récentes, les consommateurs affirmaient qu'ils pensaient moins dépenser cette année que les années précédentes.On n'attend plus cette période avec autant d'impatience. Les rabais avant l'heure généralisés en diminue beaucoup l'intérêt. Les promotions avant la date officielle ont encore été particulièrement nombreuses cette année sans compter avec la généralisation du "Black Friday". De nombreuses grandes enseignes ont joué le jeu fin novembre de cette pratique commerciale importée des Etats-Unis qui consiste à afficher des réductions importantes au lendemain de Thanksgiving.
D'autres commerçants, en particulier dans l'habillement, ont affiché des rabais pour des achats groupés la semaine avant Noël (-40% pour deux articles ou -50% sur le deuxième article par exemple).
Le succès des ventes privées
Mais l'un des principaux concurrents des soldes a été institué par les enseignes elles-mêmes qui multiplient les ventes privées à partir du 26 décembre. Le succès de ces ventes privées, réservées normalement à la clientèle fidèle, n'est plus à démontrer. Les consommateurs y trouvent leur intérêt car le choix est plus important, les prix tout aussi intéressants et ils évitent la foule dans les magasins. Résultat, bien souvent à la date officielle, les rayons sont parfois bien dégarnis. Il ne reste plus que ce qui ne s'est pas été vendu pendant les ventes privées. Ces invitations promotionnelles étaient auparavant réservées à une clientèle privilégiée mais aujourd'hui quasiment tout le monde y a accès.Les commerçants y trouvent aussi leur compte en captant tout de suite après les fêtes l'argent disponible.
Les soldes "désacralisés"
Désormais, dans le prêt-à-porter féminin, près d'un vêtement sur deux est acheté à prix barrés. Sur l'ensemble du textile, les achats en promotion représentent 40% du marché contre 25% en 2000, note le Credoc, le centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, ce qui désacralise progressivement les soldes de janvier.Dans un contexte de crise, les démarques à répétition apparaissent comme le seul moyen de doper les ventes. Et plus particulièrement encore cet automne. En effet, après un bon début d'année, les résultats du textile-habillement ont été calamiteux en septembre (-8,2%), en berne en octobre (-4,7%) et en repli important en novembre (-7%), selon l'Institut français de la mode.
En cause: le pouvoir d'achat contraint des Français et une météo trop douce qui n'a pas permis d'écouler les grosses pièces (manteaux, pulls).
Dans les boutiques ou sur internet, les commerçants s'attendent tout de même à une affluence importante pendant les premiers jours de rabais. Mais la fédération des Indépendants est loin d'être aussi optimiste. Elle dénonce un système à deux vitesses où les "gros" vont pouvoir s'en sortir en baissant sans arrêt leurs prix, ou en faisant des opérations spéciales, tandis que les petits vont disparaître".