Troisième jour d'audience à la cour d'Assises de la Gironde. Les policiers présents le jour du drame étaient entendus. Compte-rendu complet.
Y-a-t-il eu légitime défense ? C'est la question sur laquelle les jurés devront se prononcer vendredi. Une nouvelle fois, les débats ont tourné autour de cette interrogation ce mercredi."Il voulait nous tuer"
À la barre aujourd'hui, 10 policiers. Tous ont participé à l'intervention dans la nuit du 13 au 14 août 2007. Et neuf d'entre eux soutiennent et confirment la version de l'accusé. Les fonctionnaires de police martelent une seule et même phrase :Nous pensions qu'il était armé au moment du tir.
Ses confrères ont décrit un homme "professionnel" qui a fait "preuve de sang froid".
Affaire #Massonnaud. Un policier de la BAC raconte : « J’ai vu un individu courir vers moi avec deux couteaux à la main. Il voulait nous tuer. » C’était dans l’immeuble avant la course poursuite sur les toits de #Poitiers. @F3PoitouChtes
— Mary Sohier (@marysohier) 13 février 2019
« Il m’a foncé dessus avec les poings tendus. Le coup de feu [de Jocelyn Chauveau] est parti », raconte le premier policier. #procès #Massonnaud @F3PoitouChtes
— Mary Sohier (@marysohier) 13 février 2019
Un policier nuance les propos :
"Je ne l'ai pas senti dangereux"
Seule ombre au tableau pour la défense : le témoignage de Thierry Ferrari, policier à la retraite. Il était l'un des quatre policiers présents au moment du drame et c'est lui qui a découvert Olivier Massonnaud. Pour lui, cette nuit d'août 2007 était, au début, "une intervention normale, un différend familial comme un autre". Il explique ne pas l'avoir "senti dangereux".
« C’était une intervention normale. Je n’ai pas été impressionné par les menaces. C’était des paroles en l’air. » Le policier est plus nuancé que les autres témoins. #Massonnaud @F3PoitouChtes
— Mary Sohier (@marysohier) 13 février 2019
L'accusé et le père de la victime réagissent
À la suite des auditions, François Massonnaud s'est exprimé. Il s'est dit "blessé" par les propos d'un des policiers. L'un d'entre eux avait dit que Jocelyn Chaveau était "serein" après le tir. L'accusé a pu répondre au père de la victime : "J'ai pu donner l'impression à mes collègues de contrôler la situation. Depuis ce moment, je ne cesse de penser à mon geste."Découvrez le témoignage exclusif de François Massonnaud : La journée de jeudi sera consacrée à l'audition des enquêteurs et des experts psychologues. Jocelyn Chauveau sera interrogé une dernière fois en fin de journée.
Compte-rendu en images : Mary Sohier et Alain Darrigrand