Après les tempêtes hivernales, la roche du plateau calcaro-gréseux sur laquelle est installée la Vierge emblématique, serait en train de se fissurer. Des travaux de consolidations sont prévus fin juillet mais en attendant la vierge doit s'exiler... Et son lieu d'accueil fait polémique.
Déjà l'an dernier, des travaux avaient isolé la vierge emblématique de la ville de Biarritz sur son rocher pendant près de quatre mois. Mais celle qui en a pourtant vu des tempêtes, de toutes les couleurs et de toutes les hauteurs, serait contrainte à l'exil... pour cause de travaux !Car la pierre subit l'érosion systématique des vagues et la particularité de ce plateau rocheux rend la "réparation" particulièrement difficile.
Des spécialistes devront procéder à des injections de béton marin, grâce à une entreprise venue de Brest, pour recréer l'assise qui pourra à nouveau recevoir la vierge sur son écrin rocheux... comme si de rien n'était.
Dans ce laps de temps, la zone sera bien-sûr interdite au public presque jusqu'à la mi-août de façon à installer le chantier préalable au renforcement de la digue de Gamaritz qui se trouve en contrebas. Une « grue à tour » devrait notamment aider à effectuer les ancrages et les fondations...
La polémique
La vierge devra donc, le temps du chantier trouver refuge quelque part... Et c'est parce que les Biarrots ne voulaient pas la voir enfermée dans une salle de la mairie ou dans un musée quelconque de la ville (elle devait d'abord être accueillie au Musée de la Mer) que la ville avait imaginé la fixer sur une des places de la ville, au pied du Casino ou sur la place Sainte Eugénie...Mais c'était compter sans les laïcs forcenés et les admirateurs de la vierge biarrote qui depuis une dizaine de jours s'affrontent sur les réseaux sociaux. Les premiers dénonçant "l'encombrement de la voie publique à des fins prosélitiques, alors que notre pays est censé être laïc", en fixant cette statue (pourtant reconnue de tous quand elle est sur son rocher...).
Les admirateurs, eux aimeraient seulement, à en croire certains "posts" : "pouvoir la voir tous les jours, avant d'aller travailler"...
"Mirentxu la sirène"
Pendant le temps des travaux, le musée de la mer a proposé une de ses sculptures maritimes, "Mirentxu, la sirène" pour que l'endroit ne paraisse pas trop vide et puisse continuer d'être photographié par les touristes. Il s'agit d'une sirène en résine et sable élaborée par le sculpteur basque Benat.Pas sûr que des seins nus en lieu et place d'une vierge réussissent à éteindre la polémique...
L'Eglise catholique a tranché
L'Evêché a du faire face ses derniers jours à de nombreux coups de fil. Mais dans une lettre sur son site internet a rappelé que, malgré la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat, ladite vierge "faisait partie des biens de l'Eglise catholique" et qu'en vertu de quoi et devant l'émotion suscitée, il souhaitait que les Biarrots et ceux qui le souhaitaient puisse lui rendre hommage, le temps des travaux en un pèlerinage exceptionnel.C'est pourquoi, il devrait être organisé entre le dimanche 10 août et le vendredi 15 août un pèlerinage entre la paroisse Notre Dame de la vierge et le village d'Ostabat, réputé pour être à la croisée de trois chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, où pourra séjourner la statue, comme des vacances au grand air, le temps des travaux et la fin des discussions...
D'ici là, peut-être que les Biarrots auront adopté la nouvelle figure de proue du rocher, "Mirentxu, la sirène" et que la vierge pourra garder sa tranquille retraite à la montagne...
Dans quelques temps, nous irons peut-être photographier le rocher de Mirentxu...