Comment les entreprises aquitaines pourront-elles poursuivre leurs exportations vers le Royaume-Uni ? Les députés britaniques ont rejeté la feuille de route présentée par Theresa May. L'inquiétude monte en Aquitaine, alors que la région exporte chaque année 1,7 milliard d'euros vers le Royaume Uni.
Une nouvelle fois, les députés britanniques ont rejeté mardi soir les conditions de sortie de l'Union européenne. La Grande-Bretagne est reste plongée dans l'inconnue alors que la sortie du Brexit est prévue à la fin du mois.
Cette incertitude plonge dans le flou les Britanniques, mais également l'ensemble de l'Union européenne, et notamment les entreprises qui ont des relations commerciales avec la Grande Bretagne.
200 000 bouteilles d'Armagnac vendues chaque année
C'est le cas des exportateurs d'Armagnac, un alcool landais particulièrement apprécié Outre-manche. L'Angleterre est le quatrième importateur d'eau-de-vie gasconne, derrière les Etats-Unis, la Chine et la Russie et achète environ 200 000 bouteilles chaque année."Londres est une place tournante du vin dans le monde. Ils sont très actifs, ils ont une belle restauration et de belles caves", assure Marc Darroze, président du Bureau National Interprofessionnel de l'Armagnac (BNIA).
C'est une des raisons pour laquelle l'Armagnac est toujours très présent sur le marché anglais.
Un Armagnac très présent mais pour combien de temps ? Une sortie du Brexit sans accord pourrait bien mettre un sérieux coup de frein aux exportations. Et déjà, l'incertitude se fait ressentir.
"On le voit dans l'organisation des événements de communication sur le marché anglais. On doit participer à un événement sur l'univers du cocktail, et il est en stand by", déplore Romain Dumeau, directeur des exportations du Club des Marques.
"Est-ce qu'ils vont vouloir compenser une éventuelle baisse du PIB et des rentrées fiscales par une taxe sur les alcools? Ca peut-être une des conséquences", s'inquiète Marc Darroze.
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Inquiétude périgourdine
Le sujet inquiète également en Périgord, ou une réunion sur le sujet a fait salle comble ce lundi à Coulouniex-Chamiers. Une cinquantaine d'entreprises du département commercent avec le Royaume-Uni.Tous s'interrogent au sujet des frais de douanes qui seront prochainement imposés par le gouvernement britannique.
Le flou sur les frais de douane
"Les entreprises qui viennent à nos réunions se rendent compte de la gravité d'une situation de sortie sans accord. Ils sont de plus en plus nombreux à revenir vers nous avec des questions sur le Brexit", reconnaît Natalia Richardson juriste à la chambre de commerce de Nouvelle-Aquitaine et spécialiste de la réglementation internationale.
"Il y a eu des préconisations pour augmenter les quantités d'exportations tant que les droits de douane restent inchangés".
La région exporte chaque année 1,7 milliard d'euros vers le Royaume Uni.
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