Quarantième anniversaire, quarantième modèle de catamaran, chiffre d'affaires qui explose, embauches : le chantier naval Fountaine-Pajot, l'un des leaders sur le segment des multicoques de luxe, semble bien sorti de la crise qui frappe le secteur du nautisme depuis 2008.
Les catamarans, simple marché de niche voici encore trente ans, ont désormais le vent en poupe et sont devenus des locomotives du secteur de la plaisance, au grand bénéfice du constructeur installé en Charente-Maritime. Créée en 1976 par l'ancien skipper Jean-François Fountaine, devenu maire de La Rochelle, et le frère du marin Marc Pajot, Yves (aujourd'hui retiré de la production), l'entreprise estime être désormais à l'abri de la tempête économique.Entre 2008 et 2010, les ventes de Fountaine-Pajot ont chuté de 33%. En 2008, la société avait réalisé 52 millions d'euros de chiffre d'affaires et produit 170 bateaux, employant 330 salariés. Et la chute s'est poursuivie jusqu'à une reprise timide en 2011, qui n'a fait que se confirmer depuis. L'exercice 2014-2015 a confirmé la relance de l'activité avec un chiffre d'affaires à 61,6 millions d'euros. Le prochain bilan ne sera clos qu'à l'automne mais la direction table déjà sur une progression de 10%, avec 140 catamarans construits et un niveau de rentabilité opérationnelle en progression de 6,8%.
Une stratégie offensive
Une embellie qui résulte d'une stratégie offensive : "Fountaine-Pajot a toujours sorti de nouveaux modèles, comme le Mahé 37 en 2006 ou le Hélia 44 en 2012, dont le succès commercial a sonné la relance. Cela nous a permis de repartir", explique le directeur général. Cette année, pour le quarantième anniversaire de la marque, le Hélia 40 a vu le jour et sera suivi l'an prochain d'un 47 pieds qui n'a pas encore de nom.Des concessions au Brésil et aux Etats-Unis
"Notre stratégie est claire, nous devons présenter deux nouveaux modèles tous les deux ans, en englobant voiliers et bateaux à moteur", explique Nicolas Gardies. Autre facteur déterminant dans la reprise, Fountaine-Pajot a réactivé la prospection de loueurs et de concessionnaires à l'étranger. L'entreprise a ainsi renforcé sa présence sur des marchés porteurs comme l'Espagne, l'Italie ou les Etats-Unis (elle y compte aujourd'hui huit concessionnaires contre trois auparavant) et s'est développée dans les marchés émergents que sont le Brésil et le continent asiatique.Grâce à ces bons résultats, l'entreprise a lancé un programme d'investissement de 10 millions d'euros, dont 8,4 millions investis sur le seul exercice 2015 2016. Un programme qui prévoit une large restructuration industrielle pour répondre à un besoin : augmenter la production afin de réduire les délais de livraison.