À St-Sulpice-de-Royan, un collectionneur a rassemblé plusieurs dizaines de milliers d'étiquettes de boîtes de fromage. Elle représente des monuments locaux, des animaux ou encore des fleurs.
Collectionner ! Oui, mais à quel prix ! À St-Sulpice-de-Royan, en Charente-Maritime, Robert Billy est un collectionneur qui a fait du fromage et des étiquettes de leurs boîtes une passion. Il a rassemblé près de 30 000 de ces macarons de papier. Certes, loin des 300 000 répertoriés par le Club tyrosémiophile de France (CTF), mais, sa collection déjà conséquente fait de lui un tyrosémiophile sérieux.
À son domicile, elle loge dans une série d'épais classeurs soigneusement rangés. "J'ai commencé à l'âge de 14 ans, vers 1962, en lisant le journal Pilote. C'est ce qui m'a donné envie de commencer, oui", se souvient-il.
À l'époque, une chose retient son attention. "J'ai d'abord été attiré par la couleur des étiquettes, confie le passionné. Puis, ce fut le graphisme représenté dessus. Que ce soit des personnages, des fleurs, des animaux, des monuments historiques", explique-t-il.
Certaines étiquettes revêtent un caractère particulier aux yeux de Robert Billy. Elles représentent parfois des sites de sa Charente-Maritime.
C'est le cas de l'étiquette de camembert Vieux-Porche (voir publication ci-dessus), peinte à la main. Elle est, explique-t-il, "l'œuvre du peintre de la laiterie".
Patrimoine fromager
L'originalité de ce type de collection est qu'il permet de voyager partout en France. Selon l'histoire de la région d'origine, la diversité des formes et des continus varie et dit beaucoup du récit que veut transmettre le fabricant sur son fromage.
"C'est le patrimoine fromager qui est traduit dans les étiquettes et au fur et à mesure que le temps passe", explique-t-il, en déplorant le manque d'originalité aujourd'hui des marques dites repères "qui ne se soucient pas de graphisme".
Dans le Berry et en Touraine, le site du CTF présente ainsi une étonnante panoplie d'étiquettes représentant des chats. Le Jura et la Vendée ont ainsi pu, à travers les décennies, miser sur les fleurs de leurs campagnes. Le coq, fierté nationale, est aussi régulièrement représenté sur les étiquettes, tout comme les moines, symbole, peut-être, du bon vivant discret et amateur de bonne chère.
Robert Billy continue d'acquérir de nouvelles étiquettes. Dans son bureau, de nouveaux classeurs viennent d'arriver d'Alsace. "C'est une collection de 12 000 étiquettes acquise en décembre", détaille-t-il fièrement. Cet ancien comptable de profession inventorie et trie désormais chaque nouvelle étiquette, une par une, en s’aidant des références laissées par l’ancien propriétaire.
Un travail de Pénélope soigneusement classé par département et par laiterie.