Véritable étendard touristique de la côte sauvage, à La Tremblade, en Charente-Maritime, le phare de la Coubre va devoir être totalement démonté. L'avancée du trait de côte et celle de la dune menacent l'édifice, révèlent nos confrères du journal Le Littoral.
C'est un symbole du territoire charentais voué à la disparition : le phare de la Coubre, à l'extrémité nord de l'estuaire de la Gironde, va devoir, à terme, être démoli, annoncent nos confrères du journal Le Littoral dans leur édition du 17 janvier 2025. L'information, confirmée à France 3 par la préfecture de la Charente-Maritime, n'est pour l'instant pas suivi d'un quelconque "calendrier de déconstruction".
"Le phare sera effectivement déconstruit, a priori sans projet de reconstruction derrière, mais à ce jour, sans calendrier", a indiqué la préfecture.
CARTE - Phare de La Coubre - La Tremblade
Derrière l'annonce, se cache la réalité de l'avancée de l'océan.
Le trait de côte ne serait plus qu'à environ 150 m du phare, alors qu'il se trouvait à environ 1,8 km lors de la construction du phare en 1904.
La stabilité du monument menacée
À l'avancée du trait de côte, il convient aussi d'ajouter la progression de la dune.
À terme, leurs effets conjugués menaceront la stabilité de la structure du monument. La décision de déconstruire se veut donc préventive, sans que l'on soit capable d'estimer quand elle devra être prise.
Selon une source proche du dossier, la distance critique sera d'une soixantaine de mètres. Combien de temps faudra-t-il à l'océan pour grignoter cette distance du trait de côte ? Deux ans ? Quinze ans ? Personne n'est en mesure de l'évaluer.
Ce ne sera pourtant pas la première fois que l'océan aura eu raison d'un phare à cet endroit du littoral. Un premier phare, construit en bois en 1860, s'est écroulé en 1895. La construction de son remplaçant la même année a été décidée 500 m plus en recul du trait de côte. Insuffisant. Les assauts de l'océan ont également gagné sur l'édifice en 1907 qui s'écroule. Entre-temps, l'actuel phare, construit en béton, 1,8 km plus en recul du trait de côte, prend son service en 1905.
C'est lui qui est aujourd'hui voué à la déconstruction.
PORTFOLIO
Reportage d'Hélène Galiana et Pierre Lahaye