Cette année, pour la première fois de son histoire, le Belem hiverne à La Rochelle où il restera pendant cinq mois avant de reprendre la mer au printemps 2025. Il est depuis quelques jours à La Pallice pour des travaux d’hivernage et en particulier le démontage du mât de Misène.
Savez-vous ce que signifie le verbe déverguer ? Cela veut dire enlever les vergues à son navire. Et le navire en question qui dévergue en ce moment même est le dernier des grands voiliers de commerce français du XIXe siècle à encore naviguer, le Belem, actuellement à la Rochelle, au port de la Pallice.

"Ces opérations peuvent être un peu impressionnantes, mais on les travaille depuis longtemps pour réduire le risque" explique Thomas Perrin, Second capitaine du Belem. Ce sont pourtant des travaux indispensables pendant la pause hivernale du Belem. Il faut démonter et déposer à terres de longues pièces en bois disposées en croix sur l’avant des mâts afin de soutenir les voiles.
"Les gars sont habitués, ce n’est pas la première fois qu’on dévergue", poursuit le second capitaine. "Après, il y a des choses que l’on fait moins souvent comme déposés le mât de Hune du mât de Misène c’est moins courant, mais cela se fait bien".
Chaque pièce pèse entre 800 kg et 1,5 t, autant dire que les manœuvres restent délicates, même si tout le monde à bord (surtout les gabiers) ont l’habitude d'être à 20 ou 30 mètres au-dessus du pont.
"Cela fait deux semaines qu’on travaille dessus, qu’on a commencé à démonter ce que l’on peut, avant l’arrivée de la grue, et une fois qu’on est là-haut, on est efficace, on sait faire" confirme Gregory Jobert, gabier.
Le mat de Misène et son gréement dormant vont être inspecté à la loupe puis remonter avant de reprendre la mer.
Après plusieurs mois d’escale ici, le Belem, l’un des plus anciens trois mâts navigants dans le monde, doit quitter La Rochelle au printemps prochain.