À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le virus du Sida, Quentin Jacoux, responsable de la section Nouvelle-Aquitaine de l'association Aides, était l'invité de notre JT de midi. Avec lui, nous sommes revenus sur les préjugés dont sont victimes les personnes séropositives.
En Nouvelle-Aquitaine, plus de 7000 personnes sont prises en charge dans différents hôpitaux pour un traitement contre le virus du Sida (VIH). Selon les dernières estimations de l'association Aides, 1300 personnes séropositives l'ignoreraient (dont 600 en Gironde, 400 en Poitou-Charentes et 200 en Limousin).
En France, il y aurait entre 24 et 29 000 personnes qui seraient séropositives sans le savoir et qui continueraient donc de contaminer d'autres personnes. Pour mémoire, dans le monde, on compte 36,7 millions de Personnes Vivant avec le Virus du Sida (appelées PVVIH).
Pour Quentin Jacoux, responsable de Aides Nouvelle-Aquitaine, "le Sida ne fait plus peur. On doit mener des campagnes de prévention et vulgariser l'accès au dépistage car beaucoup de gens ne se font pas dépister. Il y a encore des populations qui sont plus vulnérables au VIH, notamment les migrants ou les membres de la communauté homosexuelle mais pas que".
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Quentin Jacoux par Élodie Gérard juste ici :
L'association Aides a révélé un sondage réalisé par l'Institut CSA sur la perception des personnes séropositives par la population française. Et les résultats ne sont pas vraiment satisfaisants... "On se rend compte qu'il y a beaucoup de préjugés envers les personnes atteintes de séropositivité", remarque Quentin Jacoux.
En effet, 21 % des parents interrogés (soit plus d'un sur cinq) ne souhaiteraient pas que le professeur de leur enfant soit séropositif. Et 10 % des interrogés se disent gênés à l'idée de fréquenter le même cabinet médical qu'une personne séropositive.
Une peur alimentée par l'ignorance
Ces données mettent en évidence une méconnaissance des modes de transmission du VIH. Rappelons que ce virus ne peut être transmis que par voie sexuelle (rapports non protégés), par inoculation directe de sang (partage de seringues, blessures provoquées par du matériel infecté ou transfusion de sang provenant d'une personne porteuse du VIH) ou pendant la grossesse, l'allaitement ou l'accouchement.
Heureusement, de nombreux traitements existent aujourd'hui et permettent aux personnes porteuses du VIH de vivre une vie presque normale. Par exemple, grâce à un accompagnement médical adapté, les mères séropositives peuvent donner naissance à un enfant non contaminé. Tout comme des personnes séropositives sous TasP (traitement comme prévention, en anglais treatment as prevention) peuvent avoir des relations sexuelles sans protection car elles ne transmettent plus le virus.
Les personnes porteuses du VIH sont aujourd'hui encore considérées comme un danger pour la société mais c'est l'ignorance qui nourrit ces discriminations. Quentin Jacoux rappelle donc l'importance de bien communiquer sur cette maladie et notamment auprès des jeunes.
Retrouvez le reportage de Pierre Lahaye, Didier Gomez et Nadine Pagnoux-Tourret :