L'idée de créer un centre d'accueil et de formation pour la course au large à la voile occupe les marins rochelais depuis de nombreuses années, mais après la victoire de Yannick Bestaven au Vendée Globe en 2021, le projet a été relancé et il semblait alors séduire la plupart des élus locaux. Quatre ans après, le projet est suspendu pour des questions budgétaires.
Nous sommes début 2021, et le skipper rochelais Yannick Bestaven vient de remporter le Vendée Globe. D’où l’idée de capitaliser sur cette victoire et de relancer un projet de pôle de course au large en Nouvelle-Aquitaine, les centres d'entraînement pour les skippers étant concentrés en Bretagne. Voilà ce que le marin déclarait à l’époque : « Ce que j’espère, c’est que La Rochelle et la Nouvelle-Aquitaine vont pouvoir construire là-dessus. J’aimerais qu’il y ait un centre d’entraînement de course au large. J’espère que cette victoire pourra faire passer le message », déclarait Yannick Bestaven en 2021. Mais quatre ans après, on apprend que le projet bat de l’aile, faute de budget conséquent de la part des collectivités. C’est ce que Christophe Bertaud, le président du port de La Rochelle et conseiller municipal de la ville, nous a expliqué.
Le projet de pôle de course au large est-il mis en pause ?
Christophe Bertaud, président du port de La Rochelle et conseiller municipal : Pour l’instant, c’est en sommeil. Ce n’est pas une priorité avec les contraintes budgétaires. Nous avons eu un comité de pilotage il y a quelques mois et aujourd’hui, tout cela est mis en pause. Ce sera peut-être relancé d’ici deux ou trois ans, mais les contraintes budgétaires sur les différentes collectivités repoussent ce projet.
Est-ce une déception pour vous de voir repoussé ce projet attendu par Yannick Bestaven et les marins de La Rochelle ?
Christophe Bertaud : Oui, complètement. Aujourd’hui, je pense qu’on peut avoir une coactivité entre le monde maritime, les pêcheurs, les mytiliculteurs et des professionnels de la course au large sur la digue sud qui n'est pas aménagée. Et donc, il n’y aurait pas de conflit d’usage avec l’aménagement de la digue sud. On parle d’à peu près quatre millions d’euros pour bien sécuriser le site. Mais il y a un problème que nous n’avons pas encore résolu, c’est qu’il faut des pontons bien sûr, mais aussi des hangars, et cette question des hangars n’est pas solutionnée. Cela explique aussi le report du projet.
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De toute façon, le projet est trop coûteux actuellement pour les collectivités ?
Christophe Bertaud : Oui, mais c’est un ensemble. Il faut des hangars et il faut des aménagements sur le bassin. On ne peut pas faire l’un sans l’autre. Si on sait combien le projet coûte, on va le repousser, mais sur la question des hangars et de savoir sur quel terrain les implanter, ce n’est pas résolu aujourd’hui.