Viols, agressions et violences sexuelles dénoncés par un collectif d'étudiantes anonyme : l'université de la Rochelle en émoi

Des allégations circulent au sujet d'agressions et de violences sexuelles, au cours de soirées étudiantes. Il est même évoqué de possibles viols. Un collectif s'est constitué pour dénoncer ces potentiels faits. L'université confirme que le Parquet a été saisi et qu'une enquête est en cours.

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Depuis novembre dernier, les témoignages se multiplient sur le campus de lettres de l'université de la Rochelle (Charente-Maritime). De nombreux tags sont apparus et un collectif anonyme s'est monté pour attirer l'attention sur ces atteintes sexuelles présumées. Il est notamment présent sur le réseau social Instagram, sous le compte "Les Ombres parlent"

Il serait fait état par ce groupe anonyme de "quatre cas de viols et (d')une dizaine d'agressions sexuelles". Les délits et crimes sexuels dénoncés se seraient produits dans des soirées étudiantes. Le collectif évoque également la complicité de certains membres du Bureau des étudiants.

En attendant, la communauté étudiante est sous le choc. 

Des allégations de gestes incorrects

Ioana est en 2ᵉ année de langues étrangères appliquées. Elle déclare avoir été témoin d'actions incorrectes. "J'ai déjà été visée par certains de ces comportements qui étaient très limites. Des personnes sont venues plusieurs fois pendant la soirée pour me faire boire, alors que je ne bois pas d'alcool et que j'ai dit 'non'. J'étais déjà au courant de ces histoires, avant l'apparition des tags sur les murs de la fac. J'ai appris ça courant octobre, en préparant les élections (NDLR : étudiantes)", précise l'étudiante.

Signe que ce sujet est sensible, d'autres jeunes femmes ne souhaitent pas s'exprimer à visage découvert. C'est le cas de cette étudiante de master, que notre équipe de journalistes a rencontré : "Nous avons appris cela en cours. Une de nos professeurs nous a expliqué la situation, à savoir qu'une fille avait été agressée en soirée. Elle nous a demandé de faire attention. C'est surtout arrivé à des licences."

Ce malaise et la difficulté à pouvoir évoquer ces possibles faits ont donc mené à la création du collectif "Les Ombres parlent". France 3 Poitou-Charentes a contacté le groupe anonyme, mais il refuse pour l'instant de s'exprimer. Un anonymat compréhensible, à en croire Liloo Le Faucheur. "Elles ne peuvent pas parler, elles n'ont pas la possibilité de parler, car elles ont peur d'être jugées ou oppressées, ou des répercussions qu'il peut y avoir après", comprend cette étudiante et co-animatrice des Jeunes Insoumis de la Rochelle.  

Un anonymat et des allégations controversées

Des associations étudiantes remettent en question l'anonymat du collectif, comme la Voix Étudiante. "Il n'y a pas de personnes derrière, et on ne sait pas qui c'est. On aimerait bien savoir qui sont ces personnes, pour que l'enquête avance", avance sa tête de liste Nathan Barthélémy.

La direction de l'université déplore aussi de ne pas avoir d'interlocuteur identifié. "Notre relais d'écoute et d'accompagnement a été saisi de manière anonyme. Il faut que nous soyons saisis par quelqu'un d'identifiable, ce qui jusqu'à présent n'a pas été le cas. On est dans une situation d'impasse", déplore de son côté Stéphane Manson. Le vice-président de la Rochelle université en charge de la formation et de la vie universitaire indique que l'établissement n'avait pas connaissance des faits : "Nous n'étions pas au courant, et avons été informés, à la faveur de tags qui ont recouvert de façon récurrente plusieurs bâtiments de l'université. Ils mentionnaient ces allégations et accusations, et signalaient des noms d'étudiants de l'établissement. L'université a réagi dès qu'elle a été saisie, par l'intermédiaire à la fois de la présidence et de notre relais d'écoute et d'accompagnement."

La direction de l'établissement supérieur public affirme prendre l'affaire très au sérieux, tout en précisant ne pas pouvoir faire "d'enquête" puisqu'il s'agit de la compétence des autorités judiciaires. "On est saisis d'une très forte inquiétude. En aucune manière, l'établissement ne peut tolérer et encore moins cautionner que ces choses aussi épouvantables puissent se dérouler en son sein. Si ces faits sont avérés, ils sont qualifiables de crimes. L'une des missions de l'université est aussi, quelque part, de protéger les étudiants. Le parquet a bien sûr été saisi, et nous savons aujourd'hui qu'une enquête est en cours", ajoute Stéphane Manson.

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