Le premier procès de Joël Le Scouarnec, chirurgien soupçonné d'avoir commis viols et agressions sexuelles sur près de 350 personnes, pourrait être renvoyé à cause de la propagation rapide du coronavirus. La décision sera rendue ce lundi 16 mars.
Le coronavirus chamboulle décidemment tout sur son passage : le premier procès de Joël Le Scouarnec, pédophile présumé, qui se tient à Saintes depuis le vendredi 13 mars pourrait être renvoyé en raison de la crise sanitaire que traverse le pays. C'est en tout cas ce que solliciteront plusieurs parties ce lundi 16 mars aux assises de la Charente-Maritime.
Si toutefois le tribunal ouvre ses portes, ce qui est loin d'être garanti après l'annonce ce dimanche de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, stipulant que les tribunaux resteraient fermés dès lundi, sauf pour les "contentieux essentiels".
Requête examinée ce lundi 16 mars
Cette demande devra en tout cas être formulée dès la reprise de l'audience, lundi matin, précise la secrétaire générale du Procureur général. Si audience il y a, naturellement. Elle fera alors l'objet d'un examen de la cour d'assise après recueil de l'avis de l'ensemble des acteurs du procès. En cas d'un maintien plus qu'incertain, le délibéré serait rendu, comme prévu initialement, le mardi 17.Des mesures devraient néanmoins être engagées pour se conformer à la décision du gouvernement d'interdire tout rassemblement de plus de cent personnes. Avec une quarantaine de personnes nécessairement présentes dans la salle d'assise, le rendu du procès ne pourrait se faire que devant un public réduit.
Procès à huis clos
Un procès qui se tient à huis clos, sur demande de la majorité des parties civiles, dont deux nièces qui accusent le chirurgien d'abus sexuels. Pour ce premier jugement, Joël Le Scouarnec devait répondre de viols et d'agressions sexuelles sur quatre mineures. C'est l'une d'entre elles, une jeune fille de 6 ans au moments des faits et voisine du pédophile présumé, qui avait permis à l'affaire d'éclater au grand jour.
349 victimes potentielles
Après perquisition de la police au domicile du chirurgien de 69 ans, à Jonzac en Charente-Maritime, les forces de l'ordre avaient découvert des carnets dans lesquels l'accusé consignait ses viols et agressions sexuelles. Précedemment salarié des hôpitaux de Loches, Vannes, Lorient ou encore Quimperlé, il n'avait jamais été inquiété. Ce malgré plusieurs signes avant-coureur dont le signalement par un de ses collègues de faits troublants.Après mûres investigations, les enquêteurs ont identifié 349 autres victimes potentielles du chirurgien. Ce qui fait de cette affaire l'une des plus importantes qu'ait connu le pays en la matière.