Mois d’une semaine après l'annonce de la liquidation de l'entreprise, les 104 salariés de la manufacture Charentaise étaient réunis ce mardi à l’usine de Rivières, en Charente.
Sur le parking de La Manufacture Charentaise, les salariés accusent le coup. Comme étrangers devant leur entreprise, ils patientent avant une réunion avec le liquidateur judiciaire, pour préparer l'après. Mais difficile pour eux de tourner la page.
Certains profitent de cette réunion pour récupérer quelques affaires. Les derniers souvenirs d’une aventure qui prend fin. À l'intérieur, l'usine est vide, les machines arrêtées et l’ambiance glaciale.On est dans l'ignorance pour l’instant. On a aucun idée de pourquoi on doit être là aujourd’hui. On nous a juste dit qu’on avait tous réunion à 13 heures à l’usine.
- Cristina Gay, salariée de la Manufacture Charentaise
Une réunion éprouvante
Les charentaises de Charente n’existeront donc plus. Mais, les salariés doivent eux se tourner vers l’avenir. La rencontre avec le liquidateur a lieu loin des caméras. Après une heure de discussion, les premiers salariés ressortent. Les visages graves, beaucoup sont éprouvés, mais surtout dépités.Un sentiment de gâchis mêlé à celui d'abandon a gagné l'ensemble des salariés.On a travaillé toute notre vie dans ce domaine-là donc ça va être très difficile d’essayer de retrouver du travail. Pourtant, on a encore besoin de travailler.
On a l’impression d’être des Klenex. On s’en sert et on les jette.
On a été livré à nous même. On venait mais on ne savait même pas pourquoi on travaillait, pour qui, dans quel sens on allait. On a été totalement abandonné.
"Trouver une solution pour chacun d’entre eux"
De son côté, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie, Cédric O a répondu au député de Charente Jérôme Lambert.Il a également assuré que les services de l’état "seront aux côtés des salariés pour aider à trouver une solution pour chacun d’entre eux".Nous devons faire en sorte que les dirigeants de l'entreprise s'engagent pour accompagner les salariés pour trouver une solution.
- Cédric O, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie
Espérer rebondir
Des plans de reprises par des salariés ou des habitants ont été évoqués, mais pour l’instant, aucun plan de reprise n’a été annoncé.Encore sous le choc de la liquidation, les 104 salariés se tournent désormais vers l'avenir. Pour eux, la prochaine étape est l’entretien individuel, pour espérer rebondir.