À Angoulême, le salon des antiquités est devenu le rendez-vous de ce début d'année. Reconnu pour la qualité de ses exposants, il voit affluer une clientèle de plus en plus jeune.
"Il y a plus de gens de trente, quarante ans qui fréquentent [le salon]. Il y a une nouvelle clientèle, des jeunes qui demandent, connaissent ou apprennent, explique Jacky Cochet, l'organisateur du salon des antiquités d'Angoulême. Cet événement vient de fêter sa 5ᵉ édition. Il a attiré plus d'un millier de visiteurs alors que les salons ont tendance à disparaître en France. Heureusement, ici, les clients se diversifient : "S'il n'y a plus que des clients âgés, tu ne vends plus rien !", sourit l'antiquaire.
Certes, il faut un pouvoir d'achat important pour investir dans les objets proposés par la plupart des vingt-cinq exposants. Alain Roche est spécialisé dans les Arts de la table. Un service en argenterie, brillant comme neuf, peut valoir jusqu'à 1 000 euros : " Les gens qui commencent à avoir une situation, qui sont un peu établis, ont envie de recevoir, l'envie d'avoir de belles tables. C'est une nouvelle tendance."
Regardez le reportage de Bruno Pillet, Cecile Landais et Martine Sitaud :

Il y a une nouvelle clientèle, des jeunes qui demandent, connaissent ou apprennent.
Jacky Cochetorganisateur du salon des antiquités d'Angoulême
Même s'ils sont encore majoritaires, les habitués des brocantes croisent donc désormais des jeunes passionnés de meubles anciens, de design du XXIe siècle, d'art nouveau. Tous sont séduits par le caractère unique des pièces vendues, ils aiment découvrir leur histoire auprès des Antiquaires. Dans les allées du salon, une cliente, Louis en témoigne avec un petit accent anglais : " Je trouve que chaque personne, vraiment, connaît ses choses !"
Une nouvelle génération d'antiquaires
Les antiquaires aussi rajeunissent.
En 2023, le prix Marcus du jeune marchand, acteur du patrimoine, parrainé par Stéphane Bern a été créé par le Syndicat national du commerce de l'Antiquité, de l'occasion et des galeries d'art (SNCAO-GA) pour mettre en valeur ces professionnels. Il a récompensé cinq jeunes, âgés de 28 à 36 ans, qui dépoussièrent l'image de l'antiquaire en utilisant les outils de communication et de consommation actuels (Marius Simon, Mathieu Py, Julien Leroy, Anna Currenti, Caroline Thieffry et Alix Basier).
« Je suis heureux de parrainer le Prix Marcus, parce qu’il encourage les jeunes antiquaires et brocanteurs dont je veux saluer la vocation et l’engagement. Ils contribuent assurément à préserver ce beau patrimoine mobilier qui, sans eux, disparaîtrait et les souvenirs qui s’y attachent avec lui », explique Stéphane Bern.
Le rajeunissement des clients, comme des antiquaires, participe à la conservation des objets anciens.