La mosquée de Cognac taguée avec des graffitis racistes

La mosquée de Cognac(16) a été la cible de graffitis islamophobes dans la nuit de lundi à mardi. L'un des hommes qui a découvert les dégradations témoigne.

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D'après les premières constatations réalisées sur place, le mot "mosquée" a été effacé de l'écriteau apposé devant la mosquée Es-Salem de Cognac. Les auteurs de cette action ont laissé des mentions comme "bougnoules, dégagez", et peint une croix gammée et une croix chrétienne. Des tranches de porc ont aussi été répandues alentour.

Benabar Boudour faisait partie des 5 ou 6 personnes qui ont pénétré dans la mosquée pour la première prière, vers 5h30 le mardi matin. Avec ses amis, ils ne sont pas entrés par la porte principale. Ils se sont rendus compte des dégradations en sortant du bâtiment.
Témoignage.
"C'est à la fin de notre prière que nous avons remarqué des tracts posés sur l'entrée. Ils comportaient des têtes de cochon dessinées. Ils ont aussi jeté des morceaux de saucisson et de jambon qui ont été éparpillés, raconte M. Boudour. Les auteurs des graffitis ont tenté d'arracher notre plaque à côté de la porte principale. Ils n'y sont pas arrivés. En revanche, ils ont écrit des "mort aux bougnoules", tracé des croix gammées. C'était très choquant."

Les voisins n'ont rien entendu. Benabar Boudour alerte tout de suite le commissariat de Cognac et les policiers se rendent sur les lieux pour récolter des indices et prendre des photos. Une plainte sera déposée le lendemain mercredi. Reste le traumatisme, lié à un acte symboliquement violent, selon M. Boudour qui ajoute : " Cela fait 10 ans que j'habite Cognac et nous n'avions jamais connu d'incidents jusqu'à ce jour. Il règne une bonne entente avec nos voisins dans cette petite rue. Il nous arrive de partager des repas avec eux pour les grandes fêtes musulmanes. Maintenant on veut juste tourner la page."

Le Président de l'Observatoire contre l'islamophobie, M. Zekri a condamné "ces actes à répétition", avec, rien que pour ce mois-ci, un acte islamophobe à Libourne (Gironde) ou un projet de tir contre une mosquée à Vénissieux (Rhône) - pour lequel un militaire a été arrêté - ou encore, l'agression d'une adolescente voilée à Trappes (Yvelines), "un phénomène nouveau et qui se multiplie"".
               
"On veut toucher au "vivre ensemble" alors qu'il y a de très bonnes conditions de travail entre chrétiens, musulmans et juifs", a-t-il ajouté, rappelant l'augmentation de 35% des actes islamophobes enregistrée au premier semestre 2013 par rapport au premier semestre 2012.

              
                

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