"Ca m'a mis un choc" : en une nuit, toutes les brebis de cet éleveur ont été tuées par un prédateur

Didier Merilhou a perdu ses sept brebis, mortellement attaquées par un animal, dans la nuit de dimanche à lundi 20 janvier, sur la commune de Juillac en Corrèze. S'agit-il d'un loup ? D'un chien ? Sur ce territoire aux portes de la Dordogne, aucune attaque de ce genre n'a été officiellement recensée à ce jour.

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Comme tous les lundis, ce 20 janvier, Didier Merilhou est venu rendre visite à ses brebis. Le Corrézien n'est pas agriculteur, mais cordonnier. Il élève seulement sept ruminants pour l'entretien de sa parcelle arborée sur la commune de Juillac, aux portes de la Dordogne. Mais ce matin-là, rien ne se passe comme d'habitude : les brebis ne bêlent pas.

Sous le choc

"De loin, j'ai vu des taches blanches sur l'étang. J'ai cru que c'était de la glace, comme cela avait gelé. Je me suis approché et j'ai vu que c'étaient les bêtes qui flottaient. Elles ont dû avoir peur... Ça m'a mis un choc", confie Didier Merilhou, en rejouant la scène jusqu'au bord de l'eau. Très vite, l'artisan fait le tour de sa propriété, pourtant encerclée par une clôture de deux mètres de haut. Les sept brebis sont bien là, mais toutes sont mortes blessées ou noyées.

Elles ont été égorgées, attaquées à l'épaule, au niveau des fesses ou des cuisses. Aucune n'a survécu. Il y en aurait eu 10, 15 ou 20, c'était pareil.

Didier Merilhou

Propriétaire de sept brebis en Corrèze

Tant bien que mal, Didier Merilhou a dû sortir ses animaux de l'étang en s'aidant d'une corde. "Elles pesaient très lourd avec la laine mouillée", se remémore-t-il. Les sept cadavres sont étendus sous une bâche à l'extérieur, en attendant la venue de l'équarrisseur. "Voilà les bêtes qui ont été mangées, attaquées par le prédateur. On ne sait pas si c'est un loup ou un chien", se désole-t-il en soulevant la toile de plastique noir.

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Les sept brebis de Didier Merilhou sont mortes noyées dans l'étang, dans lequel elles ont dû se retrouver par peur, ou des suites de leurs blessures. © Pierre Gauthier / FTV

Un loup ou un chien ?

La question doit être tranchée par l'Office français de la biodiversité. En temps normal, ces experts du loup se rendent sur place, après une alerte, pour confirmer ou non les soupçons de prédation en examinant différents paramètres. Mais pour l'heure, en Corrèze, comme dans de nombreux départements, les agents de l'OFB sont en grève. Ils déplorent le manque de soutien du gouvernement, face aux attaques répétées, notamment de syndicats agricoles.

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À ce jour, aucune attaque de ce genre n'a été officiellement recensée dans ce coin du département. "La présence du loup gris sur le département de la Corrèze est avérée depuis 2017 : des indices pouvant être attribués au loup avaient à l’époque été identifiés", indique la préfecture, dans un "point de situation" daté du mois d'août 2024. La Haute Corrèze et la Creuse, près du plateau de Millevaches où un loup a été abattu en mars 2023, ainsi que le sud de la Haute-Vienne, seraient davantage exposées.

Didier Merilhou a retrouvé une partie de ses brebis noyées dans son étang, au matin du 20 janvier. © Pierre Gauthier / FTV
La commune de Juillac en Corrèze, où se trouve la parcelle de Didier Merilhou, est bordée par un grand massif forestier à cheval sur la Dordogne. © Pierre Gauthier / FTV

À deux pas de chez Didier Merilhou commence la forêt de Clairvivre. "Elle s'étend sur une centaine de kilomètres. Il y a du gibier, il y a tout. Des loups peuvent être là", suppose-t-il, sans pouvoir s'avancer. Le Corrézien va donc devoir patienter pour obtenir des réponses. La Direction départementale interministérielle (DDT), placée sous l'autorité du préfet, suit de près son dossier. "Tant qu'on n'a pas connaissance du prédateur, on ne peut pas en dire plus...", souffle-t-il, les yeux rivés sur les traces de morsures.

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