À Ussac, en Corrèze, une association de riverains s'oppose à la construction d'un lotissement près de leurs maisons. La municipalité invoque la loi qui l'oblige à disposer de logements sociaux.
Pour l'heure, ce n'est qu'un terrain de huit-mille mètres carrés, vierge de toute construction. D'ici à trois ans, les hêtres et les chênes qui parsèment ce champ seront remplacés par dix-huit logements sociaux. Pierre Linard, directeur commercial du bailleur social Polygone, détaille le projet : "On sera sur de la maison individuelle. L'idée est de privilégier une conception personnalisée. Chaque maison individuelle sera conçue différemment de la maison voisine. On sera sur des typologies de plain-pied sur la totalité du programme pour tenir compte de la qualité du site et de l'environnement existant. On sera sur une mixité d'occupation, car il y aura des maisons concernées par de l'accession à la propriété."
D'éventuels problèmes de circulation
Malgré un discours qui se veut rassurant, ce projet immobilier divise les quatre mille habitants d'Ussac, en Corrèze. Jacques Lacombe est le propriétaire d'une maison mitoyenne à la parcelle concernée. Lui et d'autres voisins ont créé une association, "Les Champs tranquilles", pour exprimer leur hostilité à l'égard du futur lotissement. Inquiet, il s'indigne : "Si vous introduisez d'un coup dix-huit maisons sur moins d'un hectare, est-ce que vous pensez que cela correspond à quelque chose d'harmonieux ? Non ! Cet inconvénient sera celui d'une circulation beaucoup plus importante. Cela va créer des problèmes très rapidement."
On est aux alentours des 4% de logements sociaux. Donc le préfet nous a imposé des mesures.
Jean-Philippe Bosselut, maire d'Ussac
Problème : en matière de logement social, les municipalités s'avèrent contraintes par la loi. À Ussac, d'après la mairie, il y a urgence. La commune paye de lourdes pénalités pour manquements à ses obligations légales. Elle se révèle loin du taux de 20% de logements sociaux fixé pour les villes de plus de trois-mille-cinq-cents habitants.
"Aujourd'hui, on est aux alentours des 4% de logements sociaux, détaille le maire Jean-Philippe Bosselut (sans étiquette). Donc le préfet nous a imposé des mesures. On a fait de la prospection avec les propriétaires qui souhaitaient vendre leurs terrains. On a proposé des terrains aux bailleurs sociaux pour qu’ils soient mis en relation avec des particuliers pour faire du logement social."
À Ussac, des travaux ont déjà commencé sur un autre site. Il devrait accueillir, au début de l'année 2026, vingt-huit appartements.