Ce détecteur de visage, qui fonctionne grâce à l'intelligence artificielle, permet d'éviter la vente de tabac et de jeux d'argent à des mineurs. Certains buralistes de Corrèze se sont équipés d'une caméra vérifiant l'âge des clients.
Et la lumière fut... verte ! Posée sur le comptoir, entre la caisse et le client, une caméra analyse et livre son verdict en couleurs : vert pour les majeurs, rouge pour les mineurs. Grâce à l'intelligence artificielle, le vérificateur estime l'âge des personnes défilant chez ce buraliste du centre de Brive-la-Gaillarde. Un homme venu acheter un jeu à gratter sourit. Le détecteur vient "d'autoriser" son achat. Il a bien plus de dix-huit ans. "Je trouve que c'est pas mal pour la sécurité des enfants", approuve-t-il.
Ni enregistrement ni reconnaissance faciale
Au "Cardinal", les clients se sont habitués à ce dispositif mis en place en septembre dernier. "Il y en a qui sont un peu frustrés de passer en rouge alors qu'ils sont majeurs, s'amuse Justine Manteaux, la gérante. Il y en a qui sont compréhensifs, qui disent que c'est un plus pour nous, pour nous aider. Ceux qui ne sont pas contents, en général, ce sont les mineurs !"
La vente de cigarettes, de vapoteuses, de CBD ou encore de jeux d’argent s'avère interdite au moins de dix-huit ans. En cas d’erreur, les buralistes s’exposent à la perte de leur licence. Plusieurs commerces de Corrèze ont préféré investir dans cet équipement afin de limiter les risques. Le système fonctionne sans reconnaissance faciale. Aucun enregistrement d'image n'est stocké. "C'est une bonne idée, ça permet de freiner la consommation du tabac, admet un adolescent venu retirer un colis. Moi, je ne consomme pas. Franchement, cela ne me dérange pas !"
Certains, malheureusement, ne vont pas pouvoir s'équiper à cause du coût, ce qui n'est pas normal. On devrait avoir une aide.
Frédéric VergnePrésident de la fédération des buralistes de Corrèze
Cette technologie rassurante pour les commerçants présente un coût : cinq cents euros par machine, à la charge du patron. "Aujourd'hui, 50% de nos clients sont des non-fumeurs, dont une grande partie de jeunes, explique Frédéric Vergne, président de la fédération des buralistes de Corrèze. Cela veut dire que nous, on ne veut pas leur interdire l'accès au magasin. Cet appareil permet d'être à l'aise avec la clientèle. Certains, malheureusement, ne vont pas pouvoir s'équiper à cause du coût, ce qui n'est pas normal. On devrait avoir une aide."
Depuis le lancement du dispositif, cet automne, seuls 15% des tabacs corréziens ont fait l'acquisition de cette caméra.
