À Lubersac, en Corrèze, les producteurs de pommes ont manifesté ce vendredi 6 octobre 2023 leur colère devant l'usine de transformation Valade. Ils accusent cet industriel de la compote, comme d'autres, de se fournir à l'étranger plutôt qu'avec des fruits locaux. Aux termes d'une entrevue tendue entre PDG et producteurs, celui-ci s'est engagé à se rapprocher des commerciaux de la filière pommes du Limousin.
Ce vendredi 6 octobre 2023, une quarantaine de producteurs de pommes ont manifesté leur mécontentement devant l'entreprise de transformation Valade à Lubersac, en Corrèze. Ils demandent que les industriels arrêtent les importations de pommes depuis l'étranger.
"Les industriels locaux ne veulent pas de nos pommes"
Devant Valade, la situation était chaude et tendue ce vendredi matin. Les producteurs étaient exaspérés. "On ne nous les achète pas, les pommes pourrissent dans nos arbres", concède un pomiculteur présent à la manifestation. 10.000 tonnes de pommes pourriraient, selon eux, sous les arbres des cultivateurs.
Loïc Kammener exerce à Coussac-Bonneval, en Haute-Vienne. Il jette une partie de ses pommes qui ont des défauts et qui ne peuvent pas être destinées au marché frais. Cependant, elles pourraient l'être à la compote. "Aujourd'hui, les industriels locaux comme Valade ou Andros ne veulent pas de nos pommes", réagit-il. À la place, ils feraient venir des pommes de Pologne ou d'ailleurs à l'étranger "à des prix très bas et avec des produits phytosanitaires qui ne sont pas autorisés en France." Il ajoute : "on fait venir des pommes de l'étranger alors qu'elles n'ont pas les mêmes réglementations françaises".
Une question de coût et de prix
Une délégation a été reçue par le PDG, Guillaume Argand. "J'ai expliqué qu'on pensait qu'il n'y aurait pas suffisamment de pommes pour l'industrie en France cette année. Il semblerait, de ce que j'ai entendu, qu'on puisse en avoir un peu plus et c'est une bonne nouvelle puisque évidemment, on fait prioritairement travailler les personnes qui sont autour de nous", a expliqué Guillaume Argand. Il continue : "C'était une question de disponibilité. La pomme, cette année, est de très bonne qualité en France, elle va donc être plutôt consommée sur les marchés".
À l'issue de l'échange avec Guillaume Argand, les pomiculteurs ne sont encore sûrs de rien. "J'espère que ça va être dans la durée, pas juste pour deux semaines, et qu'il nous promette d'acheter nos industries cette année, l'année prochaine et toutes les années suivantes", s'exaspère Christelle Roulet, productrice à Glanges, en Haute-Vienne. Mais pour cela, les pomiculteurs ont des prix à négocier. "J'espère qu'ils seront bons, car ça nous coute cher de cueillir des pommes, donc il faut quand même que ça nous rapporte quelque chose". Le coût de production d'un kilo de pomme est actuellement de 40 centimes.
Les producteurs sont repartis dans le calme, plutôt rassurés et convaincus.
En France, 300.000 tonnes de pommes seraient transformées