La canicule n’a pas épargné les myrtilles corréziennes. La production devrait diminuer cette année, avec des fruits parfois deux fois plus petits que d’habitude.
La cueillette de la myrtille bat son plein, en particulier dans le Limousin, où la production de ce petit fruit bleu sucré est en forte croissance ces dernières années. Mais cet été, la plupart des producteurs n’ont pas le sourire : en cause, la sécheresse, qui a porté un coup dur aux vergers. Certains constatent jusqu’à 90% de pertes, avec des arbustes qui ont dépéri sous le soleil, et qui ne donneront pas de nouveaux fruits avant quelques années. En altitude, comme dans les Monédières, les récoltes s’en sortent un peu mieux, mais même là le bilan risque d’être moins que les étés précédents.
Fabrice Sabeau, producteur bio installé à Chaumeil, au pied du Suc au May depuis 16 ans, tire de ses 2,5 hectares des rendements très variables d’une année sur l’autre. Il n’avait toutefois jamais connu pareille situation : de 30 à 50% de perte sur le calibre des fruits. "La myrtille a besoin de beaucoup d’eau, et c’est vrai que dès qu’il en manque on se retrouve avec des petits calibres. Normalement les fruits sont deux fois plus gros", déplore-t-il.
Revoir les installations
Le goût lui, est heureusement le même. Aucun problème sanitaire non plus constaté. De quoi fournir donc les magasins et les consommateurs qui viennent cueillir eux-mêmes leurs fruits en vente directe (un système plus avantageux pour le producteur, car sans expédition). Mais si les épisodes de canicule venaient à se reproduire tous les ans, les installations actuelles ne suffiraient pas. Les revoir représenterait bien sûr un investissement. "Il faudra forcément mettre plus de moyens d’irrigation en place. Ça demande plus de goutteurs aux pieds, il y en a déjà, mais pas suffisamment puisqu’on a toujours de l’eau les autres années", explique Fabrice Sabeau.
Au total, le Limousin compte une soixantaine de producteurs, dont une quarantaine en Corrèze.