Les récentes précipitations, trois fois supérieures à la moyenne des normes saisonnières, impactent le développement de la vigne. La douceur et l'humidité ont favorisé l'arrivée du mildiou. En Corrèze, les traitements pour freiner la propagation de ce champignon se multiplient. Témoignage.
René Maury, président de la cave coopérative des Coteaux de la Vézère passe son tracteur et pulvérisateur pour la cinquième fois ce mois-ci. Son but ? Endiguer la prolifération du mildiou sur ses vignes.
Les récentes précipitations, trois fois supérieures à la moyenne des normes saisonnières, ont favorisé le développement de ce champignon qui apprécie douceur et humidité. "En trente jours, il a plu 197 millimètres de pluie, c'est exceptionnel", confie René Maury.
Une météo trop peu clémente
Les traitements contre le mildiou doivent s'effectuer entre les averses. Mais ces derniers jours, avec une pluie continue, les pulvérisations ont été rares. Car même avec 20 millimètres, c'est toute une pulvérisation qui tombe à l'eau.
Sur les 23 hectares que compte le cépage de René Maury, 10 % des raisins sont déjà impactés. Dans un premier temps, le champignon s'est installé sur les feuilles, puis s'est propagé sur les grappes."Pour le moment, c'est léger, les grappes sont peu touchées, mais ça commence à se diffuser".
Il y a quelques mois, la vigne avait pourtant supporté le gel. Quant au mildiou, il ne laisse aucune chance au raisin de survivre. Le seul remède : un temps sec. "Si la pluie ne s'arrête pas, le mildiou va continuer. En bio, nous avons beaucoup de mal à stopper complètement sa progression".
Des salons annulés, des restaurants fermés... Depuis près d'un an et demi, René Maury peine à commercialiser sa marchandise.
Aujourd'hui, cette cave coopérative ne cherche donc plus à savoir à qui ce vin sera vendu, mais plutôt quelle quantité il y en aura à la fin de la saison.